Page précédente ] Accueil ] Retour ] Page suivante ]

Vous avez peur ?

Témoignages

bullet

Guillaume J 

Date: 9/9/99
Forum : fr.rec.jeux.jdr
Sujet : Vous avez eu peur récemment ?

En repensant a Cthulhu, ça m'a fait penser que ça fait longtemps que j'ai pas eu peur dans un jeu de rôle, réellement peur. C'est à dire que mon petit coeur sensible se serrait dans ma poitrine virile en vrai, pas la peur intellectuelle "oh la, qu'est ce qu'il va arriver à mon personnage ?"

Mes derniers souvenirs de vraie peur remontent à, oh, 6-8 ans, et c’était à Chill et à Cthulhu. Deux maîtres différents (dont un qu'a même pas eu son bac, et qui étais pourtant un excellent MJ à RdD et à l'ADC) Et là, j'étais vraiment inquiet, presque physiquement (on jouait l'après-midi, dans une cave plutôt bien éclairée).

Alors que, dans mes dernières parties (Vampire ou Loup Garou), j'ai pas vraiment eu peur. J'ai été très fortement impliqué dans l'action (quand mon garou précèdent a franchi la spirale du Ver), mais peur non. J'ai été inquiet pour mon personnage, mais je "faisais encore la distinction". Au début de ma réflexion sur ce fait, j'ai pensé que c’était la faute au maître. C'est peut-être ça, ou alors, plutôt, que je suis moins capable d'immersion, d'oubli du joueur vis a vis du PJ.

Et vous ? Vous avez des émotions fortes en jouant ?

 

bullet

Arnaud LAUMONIER

Emotions fortes, oui, mais peur, jamais (mais je me suis assez détaché de mes personnages depuis une série de morts brutales et [assez souvent] injustifiées à Cyber).

La meilleure 'impression' que j'ai ressentie est une totale désorientation pendant un Appel de Cthulhu avec un truc très simple pourtant : on montait tous un escalier en colimaçon dans la pénombre et le premier s'est subitement trouvé face à face avec ...
le second (tout en étant persuadé de monter, bien sûr).

Après un demi-tour pour se remettre dans le bon sens (tout le monde peut se tromper ... mmm?), on a tous commencé à se croiser les uns les autres, sans rime ni raison, chacun étant en train de 'monter' et même quand on se croisait, on en croisait d'autres qui étaient derrière ou devant soi 30 secondes auparavant! Le MJ nous avait pris dans un tourbillon de non-sens et il a eu du mal à ne pas tomber dedans lui-même! 'Excellent vertige mental' est la seule expression qui puisse rendre hommage correctement à son inspiration de ce jour.

D'un autre côté, je n'ai jamais joué à Chill ni à Kult. J'ai peut-être manqué d'occasions (et sûrement d'un MJ dont le deuxième prénom est 'ambiance')

 

bullet

Morpheus

La dernière fois que ça m'est arrivé c'est en tant que MJ à Kult

Déjà le jeu est - si on le maîtrise correctement - fait pour donner des frissons (si on joue sur le malaise, le décalage plutôt que sur le gore idiot) et les joueurs me faisaient un roleplay absolument dantesque, ce qui les rapprochaient de leur perso

J'avoue avoir angoissé, avoir eu des palpitations en me rendant compte d'une chose : que l'histoire qui se déroulait là était vraiment malsaine, et quand tu te dit que c'est toi qui l'a écrit...gloups...

voilà une peur autoinduite

Par contre personne ne m'a fait peur en partie, peut-être à cause d'une routine trop installée ; les PNJ sont soit trop vite butés, soit in-butables dans les med - fan (ou à Vampire... et là on se dit le pauvre qu'est ce qu'il est allé prendre comme MJ...je sais je sais je me pose la même question.) Bref on est écrasé entre le jet de dés et le manque d'imagination.

avec ça comment veux tu avoir peur...

En gros mes recettes pour faire peur sont les mêmes que pour accrocher le joueur à son perso : tourner rapidement, que tout se passe vite, que le joueur suive mais à la limite de se perdre.

Insister sur les descriptions comme c'est pas possible (contrairement à ce qu'on croit ça augmente la vitesse de jeu car on évite beaucoup de questions) et faire planer toujours autour de l'intrigue un tas d’éléments qui n'ont rien à voir mais qui rendent le tout flou et glauque : plus c'est malsain, plus vos joueurs accrochent à l'histoire...

 

bullet

François Yvon

J'ai toujours et j'aurai toujours peur à Cthulhu. Mais la dernière fois où en tant que joueur j'ai eu la peur de ma vie, c’était dans une maison hantée pendant un scénar en solo avec un MJ qui est fan de films d'horreur. Forcément il faisait pas beau, forcément ça craquait de partout, forcément le p'tit chat ne voulait pas faire de câlins. Alors en face à face, séparé par une bougie, avec la musique de Wolf en fond, d'un psychopathe (je parle du MJ, là ; ) qui miaule avec des trémolos dans la voix en vous fixant... ben [en tant que perso] j'ai passé la majorité de la partie, toutes lumières allumées, avec la pelle et la pioche du jardinier à mes pieds, au rez-de-chaussée à claquer des dents... et que personne ne me reparle plus JAMAIS du premier étage de cette satanée baraque !

 

bullet

Gilles

Personnellement je n'ai jamais eu peuuuuuur.

Par contre j'ai déjà induit une "puissante charge émotionnelle" (muahahaha) à des filles à Bushido :* (Trop fastoche, elles ont eu les pépettes). J'ai pris le temps de leur décrire des scènes où des spectres s'annonçaient sans se montrer directement en faisant trembler jusqu'aux lattes des parquets. Je leur ai donné l'impression QU'ILS venaient POUR ELLES; l’atmosphère était si lourde, poisseuse, intense, elles se sentaient si démunies et ... bref, la jeune fille pour qui c'était son premier scénario, mis à part le fait qu'elle n'arrêtait pas de crier, on l'a plus revue.

Bien qu'elle garde un souvenir très fort, si si, elle ne pouvait supporter l'idée de recommencer !!!

Bref, soyez pas trop bons de ce côté :()

 

bullet

Erwan LQ

Cela va faire un paquet d'années que je suis meneur à Maléfices. Les joueurs les plus anciens - parmi ceux qui n'ont pas encore fini à Charenton avec une camisole de force j'entends - me font le plaisir d'être un très bon public :-) mais c'est quand même avec appréhension que je me dis à chaque nouvelle partie "vont-ils encore "accrocher" malgré tout ce qu'ils ont vu passer comme aventures et énigmes ?".

Leur faire peur, susciter de l'angoisse, voilà bien quelque chose de difficile à mener...

Sur le fond, dur de trouver après tant de parties l'idée géniale de la mort qui laissera ces pôvres p'tits joueurs sur le cul, encore tremblants d'inquiétude :-)

Il me faut souvent me reposer sur des "artifices" qui ont fait leurs preuves. Notamment le fait d'alterner aventures carrément humoristiques, d'autres où le dénouement permet à chacun de lâcher un ouf de soulagement car tout n'était qu'une mascarade de quelques charlatans par exemple, puis scénarios qui finissent, enfin, qui ne finissent pas vraiment, qui laissent chacun cogiter encore quelques minutes ; plus violents, ou plus inquiétants que les autres. Cela brouille les repères des joueurs. Et des joueurs embrouillés sont des joueurs émotionellement fragilisés :-)

Saupoudrer de quelques scènes fortes : pas forcément gore, mais une séance de spiritisme par exemple, est un élément de scénar qui se prête à merveille à une montée progressive de la tension ; si vous secouez la table en même temps, c'est encore mieux. Là, ils rigolent. Mais ajoutez dans cette pièce à l'halogène au plus bas un CD des bruits de la nature qui passe un orage en montagne en boucle :-))

Si le meneur hausse d'un coup la voix, il peut espérer se délecter du sursaut de ses joueurs :-) C'est aussi fin comme effet que Scream, mais du moment que ça marche... :-)

Si des parties, avec pour éclairage quelques bougies, font marrer les joueurs au début, si une bougie s'éteint mystérieusement dans le scénar et que vous accompagnez votre narration du geste, c'est un petit rien qui a souvent son succès.

Je me souviens d'un scénar de la boite, avec une maison de poupée qui s'animait à condition d'être dans le noir, à minuit (on ne peut plus classique :-)) J'avais tout éteint, et jouais avec une lampe torche, narrant parfois dans le noir, puis éclairant une partie des joueurs, de la pièce, etc. selon les pièces qui s'allumaient ou s'éteignaient dans cette maison-jouet. etc etc

Il y a plein de trucs qui, s'ils ne foutent pas les joueurs sous la table à claquer des dents, peuvent quand même mettre l'ambiance. Et souvent, plus c'est gros, plus ça passe. Pas toujours, quand même :-) Néanmoins, j'espère avoir parfois réussi à empêcher quelques uns de s'endormir tranquille... En tous cas, je suis fier qu'on n'ait jamais parlé du dernier film à la mode ou du programme télé de la veille autour de ma table une fois la partie lancée BOOOH >:-[ ]

Erwan, Dur, dur, d'être un Meneur... Et c'est 'même pas payé le SMIC...

Alexandra Oui, l'étrange maison de poupées est à mon avis le scénar le plus réussi de Maléfices.

J'ai même insisté pour que ma MJ me le refasse jouer, avec une équipe différente.

Je trouve que côté ambiance, Maléfices est l'un des jeux qui marche le mieux. Il est pas tout jeune, c'est clair, mais il a assez de suppléments pour que le MJ apprenne à manier l'ambiance et le scénario. Après, c'est à l'imagination de jouer.

Il y a quelques jours, j'ai joué les folies viennoises. Sans pour autant être très stressant, c'est un scénar que j'ai adoré : comment ne pas s'impliquer alors qu'on se sent directement visé par certains 'accidents' ?
Quant à savoir ce qui se passe vraiment, ça, c'est une autre histoire, parce que pour tout comprendre, là-dedans, faut se lever tôt... ;-)

Mais avoir vraiment peur dans un scénar, non, pas que je m'en souvienne... peut-être que je ne joue pas assez, aussi ! :-)


Nenel : YYYEEEEEEEEEEEEEESSSS, Maléfices est un super jeu d'ambiance. Je suis meneur depuis quelques scénars et je m'amuse comme un fou et chaque fois mes joueurs se font plaisir et ont une peur bleue.

Un seul regret cependant, peu de gens ont mis des scénars de maléfices sur le ouebe... SNIFF

Alors pour amorcer la pompe, je mets les miens à disposition sur membres.lycos.fr/rune.

bullet

Stéphane GESQUIERE

Je me souviens d'un Cthulhu dans le local du club (qui était une cave d'immeuble), un jour d'orage. Le courant était coupé et nous avions allumé les bougies. La porte n'arrêtait pas de s'ouvrir à cause du vent ; nous l'avions donc coincée avec une chaise... Il faisait sombre, l'ambiance était glauque. Soudain, alors que nos personnages recherchés par la maréchaussée discutaient sur la meilleur façon de pénétrer illégalement dans je ne sais quel musée, un grand coup de tonnerre a retenti, nous avons entendu un grand choc contre la porte de la cave ou nous étions. La chaise est tombée et la porte s'est ouverte sur une pluie battante laissant apparaître une silhouette. J'avoue que là, on a eu peur car toutes les bougies se sont éteintes simultanément pour cause de courant d'air. Le MJ est lui même tombé de sa chaise de saisissement...

C'était un gendarme qui cherchait l'entrée de l'immeuble et qui avait vu la lumière de nos bougies par le soupirail...(nous devions être les seuls équipés du quartier vu que nous avions pour cette occasion pillé dans l'urgence la réserve de la section GN...)

 

bullet

Hervé B.

Je n'ai jamais eu peur qu'à Cthulhu et à Recon. L'immersion dans le personnage est bien plus intense que dans les autres jeux que j'ai pratiqué.

C'est étrange puisque je constate que ce sont les jeux où le background de mes persos est le plus mince : leur profession (et leur grade) suffisent souvent...

La peur vient, je pense, de la paroi très mince qui sépare le monde du jeu du monde réel. JE pourrais presque me trouver dans la même situation que mon PJ !

Une autre raison pourrait être que la mise hors de combat peut être TRES rapide et définitive ! A Star Wars ou AD&D, qui sont plus héroïques, tu peux mieux t'en sortir. Et quand la Force est avec toi ça fait mauvais genre de ch... dans ton froc.

Dans ces autres jeux, mes persos ont une histoire bien plus consistante, mais les seules émotions que j'ai pu éprouver sont l'exaltation, ou l'appréhension à la rigueur.

Mais je ne regrette rien : c'est bien aussi d'être un Héros ;-)

 

bullet

Rappar

" Où serait le mérite si le héros n'avait jamais peur ?"
                     Alphonse ALLAIS

Peut-être Guillaume te détaches-tu trop de tes personnages?

J'ai été inquiet récemment pour mon personnage à Cyberpunk. C'est un personnage qui a déjà plusieurs scénarii derrière elle.

Et ce qui m'a fait peur pour elle c'est (O surprise ;-)! ) L'Inconnu. Elle est engagée par une organisation très puissante dont elle ignore tout.
Chaque fois qu'elle essaye de découvrir quelque chose sur cette organisation, l'organisation le sait.
Dés qu'elle enregistre ses mémoires sur un serveur distant (c'est une média), l'organisation met la main dessus. Impossible de découvrir une information sur l'organisation.
Et ma média panique: "pourvu que l'organisation continue à me considérer comme un insignifiant moucheron. pourvu qu'ILS ne se fâchent pas. Le jour où je les gêne trop je suis morte."

Et moi j'ai peur avec elle car je m'implique pas mal dans, et m'identifie avec, mes personnages.

François Yvon

L'implication, c'est le maître-mot !

Quand tu demandes l'heure à un joueur et qu'il te dit l'heure du jeu... ben moi j'dis, t'as gagné ton billet pour le paradis des MJ ; )

Mais ça me force pas à rouler en Ford T !!!!


Guillaume J

Je joue à Vampire, donc je me trouve souvent dans ce genre de situations ;)

Eh ben, a priori, je n'ai pas peur. De l’inquiétude, oui, du découragement, mais, je ne sais pas si j'arrive a bien me faire comprendre, ca reste un cran en dessous d'une vraie peur.

bullet

Frigmux

Quand on n'est pas rassuré, peut-on considérer ça comme de la peur ou du stress ?
La différence entre les deux est dure à discerner.

Peur effrayé ça m'est arrivé une fois quand mon MJ à Star Wars m'a mimé, par surprise, le wookiee qui s'énerve contre moi... je suis tombé de ma chaise et je me suis bigrement fais mal.

Pas rassuré, ça me le fait avec deux MJ, celui qui me mastérise à l'Appel de Cthulhu et Vampire... des fois, j'oublie le côté jeu et je me fais des frayeurs ; c'est un conteur hors-pair, tout comme le MJ qui est venu nous présenter son jeu lors de notre soirée Imbolc vendredi... lumière tamisée, musique oppressante et modulation de la voix, une vraie soirée d'épouvante...

Je pense qu'avoir peur pendant une partie n'est pas gênant considérant notre passe-temps ; on dit bien "jouer à se faire peur" :)

Pas besoin de hausser la voix... quand on est à fond dans le scénario, on peut vraiment avoir peur.

bullet

Nominesnow

Tant que j'y suis je vais parler de mon expérience : j'ai eu peur une fois durant une partie (alors que je joue depuis 10 ans). 
C'était une partie de Vampire durant une convention avec le meilleur maître du jeu avec lequel j'ai pu jouer. Nous jouions dans une salle noire éclairée par une unique bougie, le MJ avait une voix parfaitement monocorde sauf à certains moments où il haussait progressivement le ton jusqu'à hurler. Je peux assurer que ce que j'ai ressenti (et les 3 autres joueurs étaient dans mon cas) était bien de la peur et non un simple stress. Le MJ nous a confié à la fin de la partie qu'il ne pouvait pas maîtriser à Vampire plus d'une fois par mois tellement c'était éprouvant pour lui !

Une expérience extrême mais que je souhaite à chaque joueur de connaître !

bullet

F. Senault

Y'a aussi le cas (vécu) de MJ (moi) qui se casse la gueule parce qu'il se balançait sur sa chaise...  Ou alors, le cas du MJ qui pousse une exclamation surprise parce qu'un chien est passé sous la table et à  été placer sa truffe humide et froide à un endroit sensible...  (Authentique aussi.  Cette histoire figure dans les 101 manières de foutre radicalement et définitivement une ambiance sérieuse par terre !  :>)

Peur à la manière de l'Appel de Cthulhu.

bullet

Rolph Case

Il paraît qu'exposer ses peurs aux autres, aide à dépasser sa névrose, enfin c'est mon psy qui me l'a dit.

Moi, la dernière fois que j'ai eu vraiment très très peur, c'était cet été au cours d'un GN.

Je jouais le rôle d'un apprenti-cuisinier qui expérimentait de nouvelles recettes.

Eh bien, j'ai réussi ! Mais grand mal m'en avait pris, car je conjura La Grande Gerboline.

Le rituel semblait pourtant très simple.

Il fallait d'abord laisser fondre le Boeurre dans la Kasserôle.

Puis on y ajoutait tout ensemble le reste des composantes :

les quatres Eux (sans leurs coquilles...), les Laredons,

le Foremage et les Zolives des Ténèbres.

Et l'on devait laisser cuire jusqu'à ce que les Laredons expirent.

Mais quelque chose tourna mal ...

L'odeur était épouvantable.

J'avais dû me tromper dans le choix du Foremage, j'avais pris un Paremezan de la plus mauvaise espèce.

(C'est là que l'organisateur du GN nous imposa un jet de Santé Mentale, perte 1/1D3. Je réussis de justesse. Ouf. Mais pas le biclassé guerrier-pâtissier -cad mon frère en fait- qui perdit 2 points)

J'espérais alors encore un peu, qu'il n'apparaisse au pire un avatar inconnu de Lazomelet, mais comme vous le savez déjà, l'espoir était vain.

C'était l'aspect de l'embryon qui me terrifia alors, si jeune et déjà tout boursouflé comme s'il était atteint d'une espèce de peste bubonique. Je me demanda alors si tout celà en valait bien la peine, ce n'était qu'un jeu.

Mais le regard complice de l'organisateur m'en dissuada; il avait du soigner ses effets spéciaux...
(Nouveau jet de SAN 0/1D3. Réussite pour tous les deux, -on avait déjà vu pire-)

Mais l'invocation s'achevait et arrivait le terrible instant de la Dégeustation.

Ca y est, les légendaires Zassiets consacrées s'approchaient lentement. Je n'avais plus le choix, enfin nous n'avions plus le choix, il fallait Dégouter (C'est ainsi qu'on nomme la terrible rencontre entre le Cuisinier et la recette conjurée).

Y-a-t'il des mots pour exprimer pareille sensation ? C'était répugnant, immonde et blasphématoire. C'était La Gerboline.

Jamais je n'avait été aussi terrorisé. Jamais je n'avais ressenti la peur jusqu'au tréfonds de mon âme. La réalité et la fiction venaient de se mêler.

Ce n'était plus un jeu, mais la réalité. La Gerboline avait réellement été invoquée.

L'organisateur s'enfuit en courant (bien lui pris), alors que moi et mon frère restions là, sidérés. Moi, me demandant pourquoi je n'avais pas tout arrêté avant, alors que je sentais bien que quelque chose ne tournait pas rond. Je réalisais alors que tous ces jets de SAN n'étaient que factices, du jeu.
Comment allions-nous réellement réagir, nous et pas nos personnages, face à cette terrible réalité ?

A quoi pensait alors mon frère, je ne le sais toujours pas, il ne veut pas (ou ne peut pas ?) en parler.

Ce qu'il se passa alors, je ne saurait jamais le dire.

La Gerboline décida-t-elle de nous épargner ?

A quoi bon chercher, les sombres desseins de cette entité resteront à jamais hors de l'entendement humain.

Toujours est-il qu'elle nous évita à tous deux La Vomissure Finale, bien qu'elle ne se priva de nous infliger, surtout à mon frère, la torture de la Nausétude.

Voilà, je l'ai fait.

J'ai couché par écrit mes plus sombres tourments, comme me l'a dit de faire mon psy, ma Maîtresse, de transmettre tout ce que je sais, surtout le rituel.

Que les étoiles te soient propices, chère Maîtresse.

Ton serviteur.

Page précédente ] Accueil ] Retour ] Page suivante ]