Je vous avais parlé du premier numéro de la récente revue francophone de JdR, Black Box (BB).
Et je vous avais alors annoncé (entre autres) que, bien que moyennement emballé par le canard, j'avais l'intention de me procurer le numéro suivant.
C'est désormais chose faite, et c'est du numéro 02 (janvier - février 2006, paru seulement mi-février) dont je vais vous parler ici.

Le canard fait 112 pages (+ la couv'), papier glacé, dos carré, 6 euros, derrière une illustration de couv' très dark fantasy et qui est probablement celle d'un quelconque supplément de JdR. Et toujours sur cette couv', la mention "Le nouveau bimestriel consacré aux jeux de rôle", avec les trois derniers mots en gros.
Ah, et puis, y a toujours pas mal de fottes d'aurtaugraf et de coquilles.
:-\

L'édito commence de façon très pompeuse, mais bon... c'est pas ce qu'il y a de plus intéressant dans une revue de JdR, et puis ceux de feu Casus Belli étaient quant à eux souvent particulièrement creux, alors je sais bien que l'exercice est particulièrement difficile.

La double page d'actu JdR est nettement plus dense (et écrite plus petit) que dans le premier numéro. On se rapproche nettement de la rubrique équivalente de feu Casus Belli... un peu trop peut-être d'ailleurs, car à trop vouloir imiter son modèle, BB en reprend le style, et presque les tics de langage. Un peu de distance ne serait pas un mal.

Elle est suivie de 17 pages (sans compter les pubs) sur des sujets "annexes" (jeux de plateau, cartojeux, jeux vidéo). Ça me parait plus lisible dans l'ensemble que ça ne l'était dans BB1, à part sans doute la partie jeux vidéo en blanc sur fond noir (mais de toutes façons, je n'ai pas lu ces pages).

On a ensuite quatre pages d'inspis diverses (mais pas très variées) : films, BD, et une B.O..

Les choses sérieuses reprennent avec les "critiques", l'équivalent des têtes d'affiche de feu CB. Il y en a huit pages, soit vingt-trois produits présentés (mais comme je n'ai pas lu ces ouvrages, je ne peux pas commenter la justesse des critiques).

Suivent des critiques plus conséquentes : 
- trois pages sur "A Game of Thrones", l'adaptation au D20 System du Trône de fer de G.R.R. Martin ; 
- trois pages sur la troisième édition de Cyberpunk ; 
- deux pages sur la cinquième édition de Pendragon ; 
- deux pages sur le Gamemaster's Compendium, la deuxième moitié de la nouvelle édition de Earthdawn ;
- une page sur "Les loups des steppes" ; 
- une page sur "Mutants and Masterminds" ; et 
- une page sur la V.F. de Talislanta (dans laquelle j'ai eu la troublante impression de reconnaître, légèrement réécrits, certains des commentaires que je fais sur mon site sur la V.O. du jeu...).

À noter qu'il y a quelques légers problèmes de maquette dans cette section : ainsi par exemple, A Game of Thrones est présenté avec la photo de la couv' de la nouvelle édition de Pendragon...

Les deux pages suivantes présentent deux jeux amateurs francophones (Plagues et Imputrescibles) vendus au format *.pdf.
On a ensuite deux pages présentant chacune un jeu en instance de parution (Crimes et Cadwallon), et une page sur internet.

La page "Chroniques ludiques", contre laquelle j'avais râlé en présentant le précédent numéro, et qui me parait dans le présent exemplaire d'un manque d'intérêt total (des soi-disants "chiffres sur les ventes de JdR en France", chiffres (nombres en fait, bien entendu) rares (*il y aurait* 20.000 acheteurs d'autre chose que "D&D", 85 % des ventes sont des produits "D&D", les bouquins de base de "D&D3.5" se sont vendus à plus de 60.000 exemplaires... c'est quand même léger, mec ; bien plus léger que ce qu'on pouvait lire sur Guerrilla Roleplaying ( http://guerrilla.over-blog.com/ ), le site sur les coulisses du Milieu du JdR que tu as plombé dans le précédent numéro) et accompagnés de quelques commentaires d'une platitude
insipide. :-(

Une interview sur trois pages de Gilles Garnier, des éditions Ubik. 
Deux pages sur la précédente édition de Cyberpunk. J'allais dire que c'est plutôt léger, mais finalement, c'est plutôt pasque je ne suis pas le "coeur de cible" d'un tel article, qui vise plutôt à l'édification des jeunes générations...

Deux pages sur Midnight, qui ont un peu le goût d'un catalogue publicitaire pour la gamme (traduite chez Black Book Éditions, l'éditeur de BB), quand même. Bah, de tous temps on a reproché (à tort ou à raison) aux revues de JdR de privilégier de façon éhontée les produits de leurs éditeurs respectifs... ;-\

Une aide de jeu de deux pages, pour Midnight justement, et destinée à des persos mauvais. Je ne ferai pas de commentaire, je l'ai juste survolée.

Une aide de jeu de trois pages pour jeux contemporains. J'ai trouvé ça particulièrement léger, creux. En fait, ça m'a rappelé la nullissime rubrique "Gwô et Millord" dans feu CB époque décadente... Une aide de jeu bateau pour jeunes joueurs, voilà, en gros.

Une aide de jeu de trois pages pour "D&D". Tout aussi bateau que la précédente, et donc tout autant destinée à de jeunes joueurs.

Trois pages en blanc sur fond noir, qui constituent un supplément au jeu prétendument en encart du premier numéro. Pas lu.

Une page de calendrier annonçant des manifs pour le premier trimestre 2006.
Vu que le canard est paru alors qu'un bon tiers desdites manifs était déjà passé (ou au moins en cours), on peut se poser la question de l'intérêt d'une rubrique à vue aussi courte. Enfin bon, il parait que la parution de la revue a été décalée pour qu'elle ne tombe pas en même temps que celle de son concurrent, "Casus Belli" l'usurpateur, donc on peut raisonnablement espérer que ce problème soit lié à ce décalage de dernière minute et ne se renouvelle pas pour les numéros à venir.

Restent une trentaine de pages avec sept scénarios.

Le premier, "La mauvaise fille", pour "D&D", repose sur une telle ânerie que je n'ai pas pu le prendre au sérieux : tout est basé sur une jeune femme maintenue cloîtrée par sa famille, et qui s'associe avec une bande de brigands pour monter un coup fumant ? Mais bien sûr ! Et je présume que c'est sa famille qui lui a fait rencontrer les brigands ? :-(
Enfin bref... Au prix de quelques adaptations, ce scénar serait ptêt utilisable, mais comme c'est pour moi un énième scénar med-fan' et que je n'ai aucune envie de le retravailler pour le rendre cohérent, je le considère comme sans intérêt. :-(

"Jeunesse éternelle", pour L5R... Tiens ? le scénario du premier numéro était pour L5A ! Mais tout s'explique quand on voit que les caractéristiques techniques sont fournies, pour certaines en anglais, pour d'autres en français... :-\
Ceci mis à part, j'ai vraiment du mal à accrocher au pseudo-Japon de L5R et n'ai pas réussi à me forcer à "rentrer" dans le scénar. C'est une enquête sur une série de meurtres.

"Quand tombent les masques" est un scénar pour Pavillon noir.
Se déroulant en Bretagne, il n'a pas grand'chose à voir avec le thème habituel du jeu (c'est plutôt du cape et épée, un peu tardif peut-être (1716)). Pour le reste, la qualité du scénar est nettement supérieure à ce
qu'on trouve habituellement dans les revues de JdR, mais c'est en particulier dû au souci de documentation historique de l'auteur.

"Darlin", pour Cops. Une enquête musclée. J'ai lu mais j'ai pas accroché. 

"In vino veritas", pour AmnesYa 2k51. Le style de l'auteur est assez amusant par moments, mais pour le reste, j'ai pas accroché là non plus. (mais ça me parait être vraiment un jeu des plus mineurs, et quand je lis par ailleurs sur internet que le "directeur de la rédaction" de BB rejette l'idée de publier un scénar pour Serenity sous prétexte que ça ne toucherait que vraiment peu de personnes, je trouve ça particulièrement gonflé) :-(

"Le territoire", pour Vermine.
Ce scénario, correct et pouvant donner quelque chose d'assez intéressant, peut assez facilement être débarrassé de ce qui est spécifique au contexte du jeu pour être réutilisé dans d'autres contextes post-cataclysmiques.

"Rise", pour Plagues. Il s'agit d'un genre de med-fan' post-cataclysmique avec des zombies. Typiquement le genre de jeux qui me paraissent sans intérêt.
Ce qui ne veut pas forcément dire que ses scénarios ne seront pas réutilisables avec profit ailleurs. Et c'est d'ailleurs le cas du présent scénar, dans lequel les persos se retrouvent coincés dans une forteresse assiégée par des morts-vivants.

On retrouve aussi au fil des pages les deux mêmes BD que dans le premier numéro de BB. Black M@n est toujours aussi nulle, quant à l'autre, Neutrévil, elle est loin d'être aussi sympathique que dans le précédent
numéro. :-\

En conclusion, sans être formidable, ce nouveau numéro est meilleur que le précédent. Du coup, je pense que je vais jeter un coup d'oeil au prochain, s'il y en a un... Mais je ne suis pas encore prêt à m'abonner.

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