J'ai finalement réussi à me procurer un exemplaire
de la nouvelle revue francophone de JdR, Black Box. Ça coûtait six
euros.
Black Box n° 1 (non : n° 01 !) est donc le numéro de novembre - décembre
2005 d'une nouvelle revue de JdR éditée par Black Book Éditions, la
boîte qui publie (entre autres) Pavillon noir, le JdR de Renaud Maroy
sur les pirates.
Côté forme, il s'agit d'un canard de 112 pages (+ la couv') tout en
couleurs sur papier glacé, et avec un dos carré qui rend difficile la
consultation "pliée", à moins d'endommager le journal.
Comme Backstab avant lui, Black Box (BB) reprend pour ses couvs des
illustrations déjà utilisées par d'autres éditeurs. Celle de ce numéro,
très sombre et qui fait à mes yeux très inspirée des elfes
tolkienniens, vient de chez Fantasy Flight Games. Elle est partiellement
masquée par des lignes de
texte, bien sagement écrit droit parallèlement au bas de la page...
L'inscription la plus grosse indique "Le nouveau bimestriel consacré
aux jeux de rôle". Et pendant un bref instant, j'y ai même cru.
Mais je vous expliquerai ça plus loin. Et puis, finalement, ça n'est
pas si faux que
ça...
L'édito est court mais explique en particulier que, bien que revue d'éditeur,
BB se veut neutre et souhaite fournir une info large. On verra à
l'usage s'ils y arrivent...
L'ours contient en particulier les mentions de copyright les plus
minuscules que j'ai vues... Surtout que c'est écrit en blanc sur fond
noir...
Avant de regarder de plus près le contenu, regrettons la présence de
trop fréquentes fottes d'aurtaugraff... :-(
Le contenu commençait pas trop mal, avec une double page d'actu JdR,
sans image certes (à part une pub' de près d'une demie-page pour un
jeu de société, amputant d'autant la double page) et écrite gros,
gros, gros (surtout quand on compare avec la même rubrique dans feu
Casus Belli), et avec des interlignes conséquents.
Ça rappelle d'ailleurs ladite rubrique dudit feu Casus Belli... en
moins fourni.
Bon, Rome ne s'est pas faite en un jour, espérons que ce sera mieux la
prochaine fois.
Mais après, on a des pages (écrites nettement plus petit, et trop
souvent dans un blanc sur fond coloré, si pénible à lire que j'ai
fait l'impasse sur presque tout) sur les jeux de plateau, les cartojeux,
les figurines, les jeux avec figurines, les jeux vidéo, les jeux sur
internet... Tout ceci va de la page 4 à la page 23, et c'est à cause
de ça que j'ai fait ma réflexion sur la mention portée sur la couv'...
:-\
Après ces pages inutiles et illisibles, on a trois pages d'inspis
diverses (des DVD, 2 BD, une BOF et le dernier Harry Potter), et une BD
d'une page en N&B, manifestement inspirée par Kroc le Bô (et
curieusement, ce sera la seule remarque désobligeante que je ferai à
son égard, car elle est très lisible et aussi amusante que ledit Kroc).
Puisqu'on parle de BD, signalons la présence dans la suite du canard de
quatre strips d'une autre BD, "Black M@n", qui est quant à
elle plutôt pitoyable. Le "héros" est un jeune joueur de JdR
adepte d'internet.
Viennent alors l'équivalent des têtes d'affiche de feu Casus Belli :
neuf pages, à un à quatre bouquins par page. N'ayant pas lu ces
ouvrages, je ne saurais évaluer la justesse des critiques ; à part
pour "Le bestiaire du Vieux Monde", dont la critique, sans être
insipide (au contraire même), manque un peu de mordant sur quelques
points.
On a ensuite droit à des critiques plus fournies, pour la plupart sur
plusieurs pages : Qin, le Player's Compendium pour Earthdawn, la dernière
édition de Shadowrun, Te Deum pour un massacre, AmnesYa 2k51, et la
troisième édition de Legend of the Five Rings.
Les quatre premières font trois pages chacune, les suivantes deux pages
seulement, la dernière une page.
Suit une page "dernière minute" avec une brève sur le décès
de Keith Parkinson, une sur la V.F. de Talislanta, et une avant-première
sur un prochain supplément Black Book Éditions (celui dont la couv'
ressert pour ce numéro de BB).
Une page "chroniques ludiques" qui râle contre un site
(jamais précisément identifié, mais il s'agit de Guerrilla
Roleplaying ( http://guerrilla.over-blog.com/
), ce qui est confirmé par le site en question qui a du coup (et
malheureusement) décidé de se mettre en berne).
Je pense que l'auteur de cet article est quelque peu obtus, et n'a pas
tout compris au site en question, site dont je vous aurais bien
recommandé la fréquentation s'il était encore actif.
Deux pages sur "Indie-RPG", l'éditeur de JdR francophones au
format *.pdf (ou plus précisément, deux pages sur ses productions).
Utile pour ceux qui, comme moi, ne se sont jamais vraiment intéressés
à ces jeux pasqu'ils les trouvaient trop, euh... pointus ? loufoques ?
Mais quoi qu'il en soit, ça m'a simplement renforcé dans mon opinion.
Une interview de deux pages de Hub, un auteur de BD.
Deux pages sur un vieux jeu, Bloodlust, avec une présentation vraiment
pas terrible et un panorama de la gamme qui est malheureusement
incomplet. :-(
Deux pages sur les JdR consacrés à Conan, qui m'ont presque fait
regretter ma décision de ne pas m'intéresser à la gamme D20...
Cinq pages d'aides de jeu, dont une aide de jeu de deux pages sur les
persos de niveau supérieur à celui du reste du groupe, assez intéressante.
L'autre aide de jeu, destinée à être utilisée en conjonction avec
l'un des scénars, et qui pique sans vergogne la "bande à Bardil"
du numéro 5 (juillet 1986) de Dragon Radieux, scénario signé Eric
Mathelin. Ils auraient pu au moins se fouler pour trouver un nom
original... Car je ne crois pas à une coïncidence : passe encore pour
le nom, mais que le Bardil en question soit demi-orc dans les deux
canards, vous avouerez quand même que c'est très fort... Et ça me
gonfle passablement. Surtout qu'il aurait suffit de changer un nom
propre pour qu'il n'y ait aucun problème... >:-(
Une page sur la troisième édition de Maléfices.
Un jeu dit "jeu en encart". Faudrait ptêt que les braves gens
de BB regardent la définition d'encart dans le dico... :-(
Car on est bien loin de ce que faisait feu Jeux & Stratégie...
"Silver Pumpkin", qui n'occupe que des pages farpaitement
normales au sein du canard (et donc, certainement pas un encart) a aussi
à mes yeux le fort mauvais goût d'être bourré de citations en
anglais... citations qui (au moins pour certaines) existent en français,
et qui ne sont donc ici que l'expression d'un pur snobisme. >:-(
Pour le reste, j'ai pas lu. Pas le temps, et ça ne m'intéresse pas. En
plus, c'est écrit en blanc sur fond noir...
Restent les cinq scénars du canard.
Le premier, "Le lac sous la montagne", se présente
comme un scénar pour "D&D Old school 3.5". Je
trouve bizarre d'associer l'expression "old school" à l'édition
3.5 de AD&D, mais bon... ça veut a priori dire que c'est du PMT ?
:-\
Pour le reste, c'est un scénario de niveau 1 à 3, auquel se rattache
l'aide de jeu qui a honteusement repompé le Dragon Radieux.
Avec au moins un passage beaucoup trop directif à mon goût. Et un peu
de boulot à faire pour que ce soit vraiment jouable.
"La fuite vers l'espoir" est un scénar pour Midnight.
Le titre complet du scénar est "La fuite vers l'espoir (song of
freedom)", et tous les titres et intertitres sont en anglais (dont
un qui se paie le luxe de contenir une faute d'accord). M'demande
pourquoi le texte du scénar n'est pas en anglais lui aussi, tiens. Ce
recours injustifié à l'anglais commence vraiment à me gonfler.
>:-(
Enfin, quand je dis que tous les titres sont en anglais... c'est
inexact. Il y en a un en franglais : "PNJ for nothing". Eh
gros naze qui se la joue, en anglais, on écrit NPC ! >:-(
Ajoutons à ça que le texte de la première page est répété sur la
deuxième page... sans doute une erreur de maquette, mais comme ça, on
occupe toujours une page de plus... :-\
"Un pont entre deux mondes", scénario Qin qui s'appuie
sur des éléments fantastiques et ne sera donc pas utilisable par ceux
qui comme moi préfèrent leur historique dépouillé de tout ce
n'importe quoi. Ceci mis à part, l'idée est intéressante.
"Les ancêtres guident les mortels", scénario L5R (euh...
L5A, puisqu'il fait référence à la V.F. de la troisième édition).
J'ai lu ça en travers.
"To live and die in LA", scénar pour Cops (et là,
l'emploi de l'anglais pour le titre (et seulement pour lui, au passage)
ne me choque pas franchement).
C'est le plus gros des cinq scénarios du canard (dix pages) (encore que
le premier, avec son aide de jeu, occupe finalement le même volume). Je
ne l'ai pas étudié de très près (juste lu rapidement sans m'attarder
à la recherche d'éventuelles incohérences... ni même à la compréhension
des finesses de
l'intrigue !), mais ça m'a paru récupérable pour d'autres contextes
de flics futuristes (genre Cyberpunk ou Berlin XVIII).
En conclusion sur ce premier numéro, c'est pas pire que Backstab, ni
que ce que j'ai pu voir de "Casus Belli" l'usurpateur (c'est-à-dire
les huit premiers numéros seulement).
Mais c'est pas franchement enthousiasmant non plus.
Quoi qu'il en soit, une chose est sûre : je ne suis pas près de
m'abonner...
ne serait ce que pasque je n'ai aucune idée de la durée de vie
potentielle du canard, mais aussi pasqu'au vu de ce premier numéro, la
qualité est bien insuffisante pour mériter un tel investissement.
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