Page précédente ] Accueil ] Retour ] Page suivante ]

Flo affolée

par Le Fan

Dans la série : "les parties dont on se souvient encore"

C'était il y a une petite dizaine d'années, chez moi. Nous étions engagés dans un scénar de Cthulhu pour débutants. Une histoire de maison hantée, de disparition, etc. Le groupe était nombreux (sept ou huit joueurs !).

Le maître de jeu avait de l’intuition et du sens de l'observation. Ce qui donnait une partie étrange, bien menée mais sans fioritures. Avec lui, les descriptions étaient courtes. Si l'on n'avait pas écouté, tant pis pour nous. Si l'on avait oublié de préciser un détail, Plonk ! c'était bien souvent de ce côté que les emmerdes nous tombaient dessus. Il n'était pas injuste mais assez intransigeant.

Le groupe, pour une fois, comprenait au moins deux filles, peut-être trois. La partie a commencé en début d'après-midi pour s'achever le lendemain matin vers quatre ou cinq heures.

Naturellement, avec sept ou huit joueurs, le maître de jeu avait fort à faire. Mais... Les heures passèrent, le mystère s'épaissit et les risques grandirent...Nous nous sommes donc calmés. Je dirais même qu'une certaine apathie anxieuse s'est emparé du groupe vers minuit lorsque des divergences sont apparues. Nous ne faisions plus de progrès et le groupe souhaitait se scinder pour suivre des pistes différentes.

Tout à coup, sans lien de cause à effet, Florence, l'une des joueuses a éloigné violemment sa chaise de la table, puis elle a fait un véritable bond pour s'écrier en regardant, affolée, le MJ :

- "Héééééééé !!! Mais je n'ai rien mangé depuis ce matin !" 

On s'est tous regardés... (silence pendant lequel chacun interroge du regard ses vis-à-vis...) Et nous nous sommes mis à rire comme des malades, rien qu'à voir l'expression de notre pauvre Flo' qui reprenait lentement ses couleurs et ses esprits en réalisant qu'elle-même n'était pas en danger de coma pour cause de fringale prolongée.

Si n'est pas de l'identification à son perso... Naturellement, en tant qu'hôte, j'ai compris le message. Avec l'autorisation du MJ, j'ai décrété une pause et nous sommes passés au salon pour dévorer un énorme plat de pâtes alla carbonara...

Marc attacks !

Dans la série : "les parties dont on se souvient encore"

Par Nyoghta

J'ai un ami, Marc, qui masterise assez peu. Il s'était mis à Hawkmoon à la suite de nos multiples demandes ('faut bien faire tourner les MDs, non mais sans blague !).

Le Marc, c'est un super ami, un gars formidable mais qui s'emballe vite, un exubérant de première !

Bon, on commence la partie dans les locaux de son club d'aquariophilie; drôle d'ambiance avec les bulleurs et le bruit des nombreuses pompes... lumières étranges aussi avec les néons des aquariums... mais tout cela collait pas mal avec ce jeu mi médiéval mi technologique. 

Le petit père Marc nous fait une intro en fanfares : il nous explique qu'on est bien vu d'une haute personnalité locale et qu'elle nous a envoyé en éclaireurs sur une mission donnée, nous en donne les raisons sans qu'on ait le moindre choix... 

... et on se retrouve parachutés au beau milieu d'un champ de bataille affrontant des Granbretons. On étaient des cibles au milieu d'une guerre qui nous concernait mais au sein d'un combat qu'on n'avaient pas commencé
C'est toujours le cher Marc qui dirige nos persos...
Ca sent le sang et la charogne... les coups pleuvent de toutes parts...

Mais le MD nous commentait tous nos faits et gestes... trop drôle :)  !

Des cavaliers s'en prennent à nous. Ils décochent quelques flèches... Marc jette les dés, trépignant d'impatience.... et là, il m'annonce "critique !!!" ... ("intéressant" me dis-je intérieurement....). 
Il localise le coup. Tout cela en bon MD bien honnête, devant mes petits yeux ébahis !! "La tête !!" m'annonce-t-il fièrement.... (hum.... pas cool ça... mais où veut-il en venir...) 

Et là, c'est un moment inoubliable... je vois mon bon Marco, emmerdé comme pas possible car il vient enfin de se rendre compte qu'il m'a tué !!!

Mort avant d'avoir joué !! Très fort tout de même... et la cerise sur le gâteau :
Il tente une pirouette et m'annonce sans hésiter "la flèche a ricoché sur ton cuir chevelu."

!!! ahahah !! J'en souris encore.... terrible non ?

Heureusement Nyoghta donne des conseils aux MJ, aux joueurs, sur la musique et la cuisine médiévale sur son site

Fumble roleplay collectif

par Rappar

Une petite histoire de fumble roleplay collectif pour illustrer combien cela peut être drôle quand les joueurs font des gaffes d’interprétation...

Cela se passe à Birthright. Les personnages-joueurs sont: la princesse héritière Dame Natalia, le prince Rappar, et Niko, l’archiprêtre de la religion principale.

Nous voyageons incognito sur un navire, déguisés en marchands. Mon personnage commence à discuter haute politique avec un passager. 
Moi: - … Et n'oublions pas que dans le royaume voisin il y a une guerre de succession. Le prince légitime, qui se cache dans les marais avec ses fidèles, peut toujours revenir renverser l'usurpateur, ce qui ferait les affaires du comte Roesone, etc.
- vous semblez bien au courant des affaires politiques, s'étonne mon interlocuteur.
- (moi, essayant de m’en tirer comme je peux) : euh... vous savez, il faut être bien informé quand on est marchand !
- hum hum…

Plus tard dans la traversée, une voile pirate à l'horizon ! Le grand-prêtre connaît leur chef, il fait hisser un fanion et les pirates font demi-tour.

- miracle, miracle!, s'exclame-t-il, Je vais célébrer une messe à la gloire d'Haelin ! Euh, je veux dire : je vais faire dire une messe !

L’autre passager devient de plus en plus soupçonneux. Le MJ tape du poing sur la table en criant: "Dame Natalia !" et la joueuse sursaute, complètement surprise: "Hein oui quoi !?"

Autant pour le voyage incognito! :-))) Pas doués pour l'espionnage, les princes!
Nous avons bien ri de cette suite de gaffes.

Et finalement c'était bénéfique, car le gars qui nous avait percé à jour se trouva être (grosse impro du MJ…) le prince dépossédé du royaume voisin. Nous nous sommes empressés de signer des accords d'assistance à sa révolte et de renvoi d'ascenseur...

Cela ne donne-t'il pas envie d'appliquer la règle "tout ce qui est dit autour de la table est dit dans la partie" ?

Fumble roleplay individuel

par Aldwen de Kersadie

C'était il y a quatre ou cinq ans, dans une partie d'ADD. En fait de partie, il s'agissait plus exactement d'un épisode d'une campagne qui se déroule depuis 1993 et qui continue encore aujourd'hui (mais sans moi).

Le groupe était très disparate et très "ADD" (sans le côté grosbill): une Princesse Magicienne à la recherche de son père détrôné, un hobbit fou du roi et espion à ses heures, un barbare demi-orc sous effet de charme-personne, une fée des bois de 15 cm, un nain allergique à la magie et borné comme un âne, et moi-même, barde pleutre en quête de célébrité essayant désespérément de contenir cette joyeuse bande de cinglés.

Étonnamment, la plus incontrôlable, c'était la princesse, joueuse débutante d'une naïveté à faire pâlir.
Bref, je décris la scène qui restera à jamais gravée dans ma mémoire et dans celle des joueurs présents cette nuit là.

Cela faisait des semaines que nous étions en fuite, recherchés par les hommes d'au moins trois partis différents (peut-être même plus), en cette fin d'automne pluvieux. Nos persos étaient fatigués, affamés, transis de froid et blessés pour la plupart. Les catastrophes leur tombaient dessus comme la petite vérole sur le bas-clergé breton, et à chaque partie la liste des ennemis et des ennuis à venir s’allongeait.
Dans ce groupe, j'avais l'impression d'être le seul à vouloir comprendre ce qui nous arrivait et où nous allions, et cette situation commençait à être pesante. Je n'aspirais qu'à une chose : un peu de répit pour réfléchir.

Il faisait nuit et nous avions dû fuir en hâte quelques heures auparavant un manoir prit d'assaut par nos poursuivants, le laissant en proie aux flammes (grande spécialité du groupe).
Nous étions donc là, planqués sous des buissons, trempés jusqu'aux os par la pluie et la boue, regardant passer une petite troupe d'hommes en armes à cheval lancés à notre recherche. J'avais réussi à convaincre le demi-orc et le nain, après des prouesses de diplomatie, que foncer dans le lard n'était pas la solution dans la situation actuelle et qu'ils ne devaient intervenir que sur mon ordre.
Autour de la table, les joueurs ne se parlaient qu'en chuchotant, conscients que la situation pouvait dégénérer à tout instant ... 

et la fille qui jouait la Princesse a éternué à ce moment là.

Gros silence dans la pièce. Tous les regards accusateurs braqués sur elle. Pas besoin de se parler ou d'un jet de dés du MJ : on savait tous que par ce roleplay involontaire, nous étions repérés. J'en aurais pleuré. Avant que le MJ ne dise quoi que ce soi, mon barde sortait du buisson en essayant de faire croire aux soldats que j'étais un mendiant égaré. Et derrière moi j'entendais les chuchotements du nain et du demi-orc qui disaient "il a l'air d'avoir des problèmes", "c'est maintenant qu'on doit intervenir?", "tu crois qu'il a fait le signal ?", "j'me f'rais bien un garde, y z'ont l'air bien gras!"...

Finalement, encerclé par des gardes dubitatifs, dans un mélange de dégoût, de rage et de fatalisme, mon barde a donné le signal. On en a pris plein la gueule, les choses ont continué à aller de mal en pis, c'était le Destin.

Depuis, la joueuse a continué à enchaîner les gaffes et je frémis à chacune de ses actions en prévision d'une catastrophe. Mais c'est un vrai plaisir de jouer avec elle parce que c'est toujours inattendu et plein de surprises. Un fumble n'est rien à côté d'une joueuse pareille.

Blague belge

par Bilbo

Petite anecdote : hier soir, je maîtrisais le JRTM et il y a un petit nouveau à table dont le nom de perso était Ferdinand.
Les débuts de la partie furent laborieux, tout le monde était dissipé et j'avais un peu de mal à ramener le calme.

Pour commencer, Bilbo sort une boîte à tartoche dans laquelle il y avait je ne sais quoi (et je ne veux pas le savoir !) qui schlinguait la mort, du coup, tout le monde commence à pousser les haut-cris.

Ca commençait bien !

Bon, après une heure, les joueurs habituels se rendent compte que le petit nouveau (auquel j'avais fait un solo l'après-midi) a mis tout de suite la main sur le pot aux roses et plus avancé en trois heures de jeu qu'eux.

Du coup, les autres qui sont passés à côté pendant 52 parties font la gueule.

Ils finissent par se rencontrer et Bilbo demande au petit gars comment il s'appelle.

Le magicien répond : "Ferdinand" Et Bilbo répond à mi-voix : "Namuralanagesépadlatart"
Vieille blague belgo-belge : Faire Dinant ==> Namur à la nage c'est pas de la tarte.

Et là, c'est moi qui suis pris d'un fou rire inextinguible, pas moyen de me ravoir, l'horreur. C'est pourtant une blague vieille de quand Mussolini a envahi l'Abyssinie, et bien tout le monde s'est mis à s'esclaffer sauf le "Ferdinand" qui étant français et n'étant à Bruxelles que depuis peu, ne connaissait ni Dinant ni Namur. On lui a expliqué après.

Va t'en essayer de ramener le calme après ça !
Bon, quand ils ont vu leur ennemi juré (un Uruk capitaine dans les armées de Mordor, un tueur !) ils se sont calmés… ;-)

Mais ce que je voulais dire, c'est que quand le maître de jeu lui-même finit par tomber dans le piège, c'est foutu.

Nyoghta et Bilbo l'ont fait, et pourtant ils travaillent et n'ont pas beaucoup de temps ! Alors à votre tour! Prenez votre plume et mailez-moi votre anecdote de partie inoubliable.

 

Autre blague connue

par Aldwen de Kersadie

J'en ai une autre assez jolie que les aventures de Ferdinand m'ont rappelée:

C'était il y a environ 8 ans lors d'une petite campagne ADD. Le MJ, un très bon copain en fin de carrière rôlistique, avait tendance à être un peu trop sadique et improvisait son scénar directement sur la table. Le scénar partait un peu dans tous les sens, et s'axait avant tout sur le roleplay.

Je jouais un ranger dépressif et me baladais avec une bande d'aventurier de tous poils.
Nous étions dans un manoir au milieu des marais à la recherche de je ne sais quelle relique. Le scénar n'est pas resté gravé plus que ça dans ma mémoire, mais ce dont je me souviens, c'est qu'il y a eu une bataille terrible dans laquelle le chevalier-dragon s'est fait butter son dragon (il était tout dépité). 
Cette bataille prit fin quand l'un d'entre nous, un voleur, voyant notre fin proche, saisit la relique tant convoitée. Alors les monstres volants (et agressifs) se brisèrent comme de le terre cuite. Le problème, c'est que ses deux bras en firent de même et voilà notre bandit manchot.
La dessus le jeu se calme et on respire un peu. On fait tourner la rituelle tablette de Crunch et les bouteilles. Le tire-laine meurtri demande alors :"et moi, j'peux en avoir aussi ?" La réplique ne s'est pas fait attendre: "Pas de bras! Pas de chocolat!" (blague classique)
Vous auriez vu sa tête, j'en ris encore.

Page précédente ] Accueil ] Retour ] Page suivante ]