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Objet: Re: JdR créés par des Femmes
Quelques exemples d'influence du JdR par des femmes :
"Les Années Folles", superbe extension décrivant la France
des années 20 pour l'AdC, écrite par Dominique Balczesak (épouse
d'Henry B. responsable chez Descartes Editions). Cette énorme boîte
contenant près de 300 pages, cartes, écran et fourmillant de détails
est considérée comme l'une des meilleures existant pour l'Appel.
Ce n'est pas un jeu complet, mais la griffe féminine est là, et bien
là.
La campagne Dragonlance pour AD&D fut une révolution en son temps
parce que l'intrigue était centrée sur les PJs (pre-tirés) et de
leurs relations personnelles (amitié, haine, amour, ...). Là encore la
griffe du co-auteur féminin, Margaret Weiss, est indéniable.
"Premières Légendes : la table ronde" est un jeu de rôle
d'Anne Vétillard, membre de la rédaction de l'ancien Casus, et sa
vision du mythe arthurien est de loin plus romantique et féminine que
celle du JdR Pendragon. A rapprocher des Dames du Lac de M.Z.Bradley.
Malheureusement ce jeu fut desservit, AMHA, par des illustrations peu
glorifiantes et par un système qui avait une mauvaise réputation
injustifiée.
Voilà des exemples des années 80. J'aurai aimé en connaître
d'autres, et pourquoi pas des moins anciens. Mais je ne m'arrête
nullement aux jeux commercialisés.
 | Steve Dempsey : |
J'ai:
Lost Souls - Joe et Kathleen Williams
Cthulhu London Guidebook - Lucya Szachnowski et Gary O'Connell
Pendragon Tales of Chivalry & Romance - Heidi Kaye et al
Pendragon Savage Mountains - Katherine Kerr et al
Pendragon King Arthur Companion - Katherine Kerr
Rolemaster Erech & the Paths of the Dead - Ruth Sochard
Rolemaster Haunted Ruins of the Dunlendings - Ruth Sochard
Rolemaster Thieves of Tharbad - Lisa J Evans et al
Rolemaster Rogues of the Borderlands - Jessica M Ney
Je ne vois pas beaucoup de différence de style, peut être moins de
femmes écrivent pour AD&D et d'autres jeux baston.
'Jour
Je suis absolument d'accord sur le fait qu'il est capital de déterminer
l'influence de la gente féminine sur l'écriture dans le monde du JdR.
Si les femmes n'étaient pas venues poser leur touche dans ce monde-là,
on en serait toujours à jouer à des jeux stupides et bourrins de type
héros-porte-crouik-monstre-schlark-trésor-oahhhhhtropbourrinmonguerrieravecs
onépéemagique+12
Si les femmes n'avaient pas accompli leur coming-out dans le domaine du
JdR, nous n'aurions jamais pu assister à l'évolution du jeu vers un
développement de la psychologie d'interprétation. Nous en serions
restés à du bourrinisme de bas-étage.
C'est hélas un phénomène encore mal connu dans notre microcosme, et
beaucoup de femmes ont encore du mal à affirmer leur tempérament
créateur, à cause du machisme latent de cette communauté de gros
boeufs. Pour preuve évidente, Mathieu Gaborit, auteur de deux JdR parmi
les plus oniriques de cette dernière décennie, est une femme, comme
chacun le sait.
Plutôt bien roulée d'ailleurs (et ça compte, parce que ça permet de
penser qu'elle n'est pas frustrée, et ne commettra donc pas des
horreurs comme "Mettons le feu à Salem", si justement cité
par Alexandra).
Stéphane Marsan en est une également, bien que le comédien qu'elle
paye pour prendre sa place lors des conventions, soit des plus
convaincants, et ait presque réussi à nous faire oublier que Stéphane
était une écrivaine de grand talent, à l'imagination débordante.
Et dans les écrits de ces deux-là, pour ne citer qu'elles, on sent
poindre cette finesse, cet esprit, cette imagination débridée, ce sens
de l'art, de la poésie, du mystère, de la séduction, d'une grammaire
recherchée, rigoureuse et manucurée, qui sont, comme chacun le sait,
l'apanage de la gent féminine, sa marque de fabrique, son petit grain
de sel de céleri apporté au monde.
A noter aussi qu'on leur doit l'adjonction aux listes de compétences de
talents indispensables tels "couture", "cuisine",
"chant", "monter à cheval", qui sans elles,
auraient perdu tout intérêt et toute raison d'exister.
Je soutiens donc en effet les efforts de recherche menés dans le sens
de la différenciation entre les écrits homme-femme, et l'étude de
cette différenciation.
Bien sûr, pour que l'étude soit exacte, il faudrait aussi aller à la
rencontre des conjoints des écrivaines et conjointes des écrivains
pour savoir quelle part ils ont respectivement pris dans la création,
mais tout cela ne prendra que quelques décennies, et aboutira très
certainement à de passionnantes conclusions tout à fait édifiantes,
suite auxquelles, peut-être, Mathieu et Stéphane accepteront de
reconnaître qui ils sont. Même si elle ne sert qu'à cela, cette
étude aura tout de même du bon.
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