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Sans pitié ou magnanime?

Un confrère vient faire une courte visite au passage chez les experts de frjj. Un débat rapide s'engage sur la mort des PJ, des  solutions simples sont proposés. Bravo les experts!

Le Fan >Il y a quelques années, un groupe de joueurs novice à AD&D, je masterisais, z'ont pas passé l'heure de jeu... Pourtant leur sacrifice n'était pas au programme du scénar. Comme quoi les voies de l'apprentissage du jeu sont déjà pavées de difficultés suffisantes. Pas besoin de faire un scénar létal exprès. Amen.

Etienne Chantrel Tiens, ça m'est arrivé aussi, ça. À Shadowrun, un groupe de novices qui s'est introduit dans un hangar. Ils sont restés debout bien droits, bien en ligne. Les adversaires avaient des mitrailleuses - j'ai pas pu les sauver.

Que faire dans ces cas là, justement ? Sans pitié ou magnanime ? Parce que certes, on veut leur montrer que les personnages sont mortels, mais c'est tout de même plus amusant de le faire dans une situation qu'on avait prévue, avec choix cornéliens et effets spéciaux impressionnants (bref, ce que tu appelles un scénar léthal).

 

bulletDenis Conruyt

>Que faire dans ces cas là, justement ? Sans pitié ou magnanime ?

Amputer.
J'explique : les persos tombent dans le coma cribles de balles, zorro arrive et...

tu prends ton D6 : jambe gauche/droite - bras gauche/droit - tête (qui explose, youpi!) - poitrine (qui jute le sang comme une fontaine, re-youpi!)
Ce qui nous donne 4 chances sur 6 d'en sortir...
Un choix median en quelque sorte. ;-)
Pour la tête, tu peux être magnanime et donner une folie de ton choix au perso. ( "N'ahin!")
Pour la poitrine, tu peux donner le choix au joueur en en faisant un perso vétéran dans sa petite poussette...
"je vous l'avais bien dit, qu'il fallait pas aller dans le hangar!" (voix nasillarde de petit vieillard décrépi)

Denis. MD Sado-maso.
PS : heureusement, il nous reste les greffes à Shadowrun

bulletLe Fan

> Que faire dans ces cas là, justement ? Sans pitié ou magnanime ?

Appliquer sans état d'âme les règles et leur expliquer ensuite leur erreur.

Personne ne t'en voudra car je trouve que ce cas est clair : des mitrailleuses (ou mitraillettes ?) quasiment à bout portant, ça te hache un bonhomme en deux.

Cela dit, tu pouvais leur donner une chance : la première mitrailleuse s'enraye, tu leur fait jeter les dés correspondant à leur perception du "clic ! clic !" pour qu'ils comprennent qu'en face, ça va faire maaaal. Ceux qui réussissent ont l'option de se baisser s'ils le souhaitent, comprenant la nature du bruit, ceux qui ratent leur perception meurent au round suivant. Tu restes ainsi intransigeant avec les règles et tu limites les dégâts.

(…)

J'estime qu'un meneur de jeu ne tue *jamais* de personnages. Il n'y a que des personnages qui se mettent dans la situation de mourir. Tu n'as pas avoir d'état d'âme là dessus. C'est aussi pour ça que ma question initiale est dérangeante. Ecrire un scénario qui place le joueur face à un choix mortel pré-décidé par le scénario... C'est à l'opposé de ce qui fait qu'on se met à une table, à savoir survivre au scénar.

Si j'ai bien compris ce que tu dis par ailleurs, créer les conditions dangereuses, spectaculaires dont tu parles, c'est un truc à adapter AMHA au groupe de joueurs en face, en fonction de leur capacité à bien jouer dans des situations touchy et aussi des ressources des personnages eux-mêmes, voire du JdR lui-même. Personnellement, j'opterai pour des configurations différentes selon les JdR. Des environnements épiques pour de l'Heroic-Fantasy, mais une sobriété classieuse pour Vampire par exemple.

>Appliquer sans état d'âme les règles et leur expliquer ensuite leur erreur.

Etienne Chantrel : C'est ce que j'ai fait, mais j'ai été faible : j'en ai laissé survivre quelques uns au prix d'un coma et d'une ruine en hôpital (en revanche, pour la suite du scénar...).

>des mitrailleuses (ou >mitraillettes ?) quasiment à bout portant, …

Ce sont bien des mitrailleuses. C'est classique dans l'équipement du gros bourrin de Shadowrun (généralement monté sur une monture gyroscopique). En l'occurrence, une portée par un troll avec monture et une sur une camionnette (que je n'ai pas eu à faire intervenir, deux rafales du troll et c'est fini).

>Cela dit, tu pouvais leur donner une chance : la première mitrailleuse s'enraye,

Je n'y avais pas pensé sur le moment, à retenir pour plus tard.



Ça me fait penser à un autre témoignage, en tant que joueur cette fois-ci. Il s'agit d'un scénar de Stella Inquisitorus, joué en solo avec un MJ. Je jouais un démon (Si, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est INS/MV dans le futur) avec pour mission, avec plusieurs autres, d'infiltrer un vaisseau des forces du bien. Pour résumer, ça a foiré et je me suis retrouvé dans les geôles de l'inquisition. La partie originale, c'est la suite : on a joué mes tentatives désespérées (et condamnées d'avance) d'évasion, on a joué mes interrogatoires et même les séances de torture jusqu'à l'exécution finale.

Le MJ en question est militaire, et à l'époque il revenait justement d'un stage de formation avec entraînement aux interrogatoires. C'était, comment dire, saisissant.

D'où ma question : quand vous arrêtez-vous dans ce genre de cas ?

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