Le paladin
Hugues bielinski
La vision du paladin tel que j'ai pu la comprendre de mes camarades de jeu est celle ci (J'exagère a peine)
Il est beau, fort et intelligent mais surtout charismatique et sage, assez agile aussi, au moins un minimum.
Il a beau être intelligent il n'est pas censé se poser de questions quand
il y a une veuve ou des orphelins à défendre.
Sa sagesse lui sert surtout à s'enfoncer dans ses certitudes, je suis bon eux sont mauvais,
sa sagesse lui permettant de déterminer à coup sur qui est le bon et qui
est le mauvais.
En plus de ça le paladin, surtout de haut niveau, sait tout faire, c'est le meilleur des bourrins pardon des guerriers, il a Dieu pour lui faire
de la magie donc forcement ça aide, leader charismatique pour motiver les troupes, c'est aussi un stratège de génie pour les diriger, comme en
plus il est très sage il fait des guerres propres, quand il le faut c'est
un très grand Orateur et il convertit les foules, en passant il est aussi
à ce point bon en marchandage que s'il veut se recycler dans le privé il y aura un pont d'or (toujours pareil
à cause de la combinaison charisme sagesse)
L'anti-paladin est aussi drôle, c'est comme le paladin mais tout en mal...
Quand j'étais jeune j'ai marché aussi là-dedans, et je ne le regrette pas, ça fait partie de la dimension épique du jdr, mais quand on soutient
cette vision dans une optique réaliste ça me fait rigoler.
D'abord je vois mal le clergé se laisser faire et laisser monter une telle structure, il n'y a qu'à voir les templiers, le clergé n'a jamais
perdu une occasion de rappeler qu'ils ne pouvaient donner de sacrements.
Ensuite les problèmes de recrutement de tels personnages seraient
incroyables, statistiquement ils représenteraient une partie infime de la
population, qu'il faudrait trouver, intéresser et convaincre, c'est le genre de choses qui peut occuper une administration à plein temps.
Surtout qu'un gars tellement bon a intérêt à avoir la foi si l'ordre veut le garder, la politique ou le commerce pouvant s'avérer si lucratifs
pour lui...
Bien sûr il y a le prestige de la fonction, mais quelqu'un d'aussi sage voit bien la vanité de cela.
Et ce d'autant plus qu'on oublie de s'intéresser de savoir si la culture de la société a seulement pensé à la sélection d'une telle élite.
Plus logiquement un ordre de paladins, serviteurs armés d'un dieu, serait fortement lié au temporel et le critère de sélection varierait
suivant la catégorie sociale du candidat, on peut même imaginer des orphelinats ou des écoles spécialement chargées d'éduquer les futurs paladins et de les fanatiser, avec pour encadrer le tout une hiérarchie plus ou moins souple, plus ou moins évoluée, qui obéit plus ou moins aux instances dirigeantes de la religion, avec la volonté du dieu toujours en ligne de mire mais peut-être des interprétation qui changent en fonction de la situation de chacun, bref un ensemble vivant, évoluant.
Pas seulement une regroupement de héros légendaires, des gens qui au fur
et à mesure de leur carrière auraient évolué, l'un vers la diplomatie,
l'autre vers le combat/magie , un autre vers la stratégie.
Bref un point ou le roleplay et l'évolution purement jeu du personnage se rejoignent.
(Et qui soit dit en passant est quasiment absent d'ADD ou on est d'une classe à jamais )
Tout ça pour dire qu'à la base, le paladin est plutôt un moine-guerrier,
avec sûrement des compétences en plus pour faire ce que lui demande le dieu qu'il sert et plus ou moins fanatisé suivant ce que prône le
temporel et les circonstances de création de l'Ordre.
En tout cas c'est une image réaliste, basée sur ce que l'histoire a pu avoir comme ordres religieux dans notre monde où il n'y avait pas d'intervention divine pour intervenir et mettre tout le monde d'accord.
Et certainement plus vivante, plus humaine que celle du chevalier errant sans peur, sans reproches et sans défauts, véhiculée par certains, qui semble vouloir que les paladins aient un comportement stéréotypé.
En tout cas voilà un avis, et j'aimerais en avoir d'autres.
Nyogtha
Ah... ! Le paladin.... C'est un merveilleux personnage à mon avis. On se fout pas mal de ce qui est écrit dans les recueils AD&D (et
Dieu sait que je les ai parcourus !).
Je crois qu'un Bon MD s'entendra avec son joueur pour convenir d'un juste équilibre dans la définition du personnage. Lui accorder le don d'accroître la guérison des blessures, lui reconnaître une aura
positive, etc. me semble tout à fait s'accorder au personnage.
Lui permettre l'usage de sortilèges, même à terme... cela, pour ma part, je ne l'ai jamais permis. C'est incohérent...
Je crois aussi qu'il ne faut pas être trop rigide avec ce sens du courage,
de la défense de la veuve et de l'orphelin dont tu parles... Un paladin n'est pas forcément le roi des imbéciles comme je l'ai parfois vu jouer.
Je te conseille vivement "la Trilogie des Joyaux" de David EDDINGS qui t'éclairera sur la vision qu'on peut avoir d'un ordre de chevalerie au
milieu d'influences religieuses... C'est le grand thème de cette bonne trilogie. Le seigneur EMOUCHET est une forme de paladin à mon sens... il
défend la bonne cause mais il n'est pas tout blanc... par contre son appartenance à un ordre de chevalerie s'entoure de tout un protocole très
intéressant à développer ! Je te conseille vraiment la lecture de cet ouvrage.
Pour ce qui est de l'interprétation des guerriers, je te renvoie vers mon
site où j'aborde le sujet... dans ma rubrique "donner du relief au guerrier...". Peut être faudrait-il que je fasse la démarche pour le paladin ! ;-)
Jean Philippe alias NYOGTHA
Arnaud de Maeyer a écrit:
Il y aurait là un paradoxe: un joueur qui triche aux dès c.à.d. une incarnation du mal, jouerait un PJ loyal bon:-).
Mais n'est-ce pas là une vision manipulatrice: le mal (le joueur ayant triché) manipulant le bien (le perso loyal bon ....)
Oxidor Trucidel
Ton message m'éclaire sur bien des choses...
Pourquoi le paladin de mon groupe de PJ est-il le seul à frapper dans le dos, à utiliser le poison, à abandonner un enfant à un tigre
affamé pour sauver sa peau... (authentique) |
Pierre
Gevaert
Moi, ça me botte pas de jouer un paladin à cause de son caractère Loyal bon.
Un paladin dépend forcément d'un ordre religieux (à cause de ses capacités
spéciales).
Certes, il a l'air puissant (et il l'est !), mais avec un MD teigneux, il devient vite cauchemardesque, dès que le paladin fait une
bourde, il peut perdre son statut. Et, si le MD le met sous surveillance de
son clergé, le Paladin n'évitera la migraine que grâce à son immunité contre les maladies.
Dans le fait qu'il est loyal, le paladin fait plutôt mouton de combat dès que le pouvoir religieux est trop pressant. Un paladin n'a pas droit aux écarts de conduite (Pas le droit de
commettre un vol, et s'il a fait voeu de chasteté...)
Personnellement, mes PJs préférés sont plutôt chaotique bon, parce qu'ils
sont beaucoup plus libres vis-à-vis de l'autorité et de la morale tout en
restant dévoués au Bien.
Jouer un paladin demande à mon avis beaucoup d'expérience, mais seulement,
en tant que joueur expérimenté, je suis plus intéressé par des personnages
"moins puissants" mais beaucoup plus amusants à jouer.
Dans une vie de joueur, je pense que l'on ne doit jouer qu'une seule fois un paladin, pour
voir.feandil <?>
je ne suis absolument pas d'accord, je pense que le paladin est la classe la plus simple à jouer. d'abord parce que ses règles de comportements sont
dictées par son ordre, il suffit de ne pas en dévier, et ensuite parce que
les exemples de paladins sont extrêmement nombreux.
Un paladin n'a pas à réfléchir, il lui suffit de réagir en fonction de son
code de conduite, qui lui a été inculqué dés sa jeunesse, et ce code est
normalement quelque chose de conséquent pour pouvoir gérer n'importe quelle
situation. Si le joueur a un doute il peut toujours se référer aux multiples
exemples qu'il connaît : Lancelot, Sturm ou Emouchet (il est d'actualité
apparemment).
Je pense que les personnages les plus difficiles à jouer, ceux pour lesquels il est nécessaire d'avoir de l'expérience, sont les personnages dotés d'une personnalité complexe ou incohérente, les persos complètement barjos de
Kult, ou ceux qui suivent un code de conduite assez général pour être flou, le druide par exemple.
Mais le paladin est tellement commun qu'un joueur incapable de le jouer serait incapable de jouer
quoi que ce soit.
Je sens que je vais me faire incendier...
Voriig Kye
C'est un des plus faciles à jouer comme un archétype. Le jouer en finesse, en revanche, demande beaucoup plus de doigté, justement parce que sa conduite
semble dictée par les règles.
Si un paladin ne réfléchit pas, il est rapidement mort. Il _doit_ réfléchir.
Non seulement tactiquement (après tout, c'est le bras armé du bien et de la
justice, alors...), mais aussi moralement, sur le bien-fondé de chacun de ses actes.
Il ne suffit pas d'être bon par dogme : il faut surtout être bon par essence, donc savoir non seulement qu'on est bon, mais aussi pourquoi, comment et par quoi le bien se fait. Et c'est pas facile, sauf dans les cas triviaux où il faut sauver la veuve et l'orphelin du méchant nécromant qui veut les sacrifier pour devenir très puissant et dominer le monde.
> je pense que les personnages les plus difficiles à jouer, sont les personnages dotés d'une personnalité complexe ou incohérente
Parce que les paladins n'ont pas le droit d'avoir une personnalité complexe ? C'est pas juste.
Quant aux personnalités incohérentes, je trouve ça très facile à jouer, au
contraire. Ce qui est difficile à jouer, c'est une personnalité riche MAIS
cohérente.
Gauthier LOUPIAC
> Juste une question car je me trompe peut-être, mais le Paladin n'était pas un chevalier qui habitait au
château de son seigneur et qui avait pour mission de veiller sur lui c'est à dire une sorte de
maître d'arme? Bien sur ici je parle au sens étymologique.
Feandil
je crois que le nom paladin vient de "comte palatin", ou comte du palais, qui désignait les compagnons de Charlemagne: Roland, Olivier et les autres.
pour répondre à Papy Luc, je dirais que les dilemmes dans lequel un paladin
doté d'une personnalité un peu complexe peut se retrouver sont pour la plupart connus et ressassés.
Il est simple de savoir comment faire agir son paladin en fonction de son code de conduite. Qu'on agisse comme
Galahad (effectivement le "plus grand chevalier du monde"), ou comme Lancelot, en
étant un peu plus faillible. il faut bien évidemment tenir compte du fait
que le paladin est un humain et pas un extraterrestre bourrin.
Lancelot qui faillit et qui se tape Guenièvre, c'est très bien jouer le coup à mon
avis, surtout si le joueur a décidé qu'il était amoureux et qu'il devait
jouer cette torture intérieure. Mais ça aussi fait partie du stéréotype du
paladin (il n'y a qu'a voir Sturm dans les Dragonlance, qui se demande si sa vision du code est meilleure que l'interprétation officielle, et qui
n'arrive bien sur pas à se décider).
Jouer un personnage incohérent, ça ne veut pas dire le chaotique neutre ou
mauvais de Donj, ça veut dire jouer un perso qui est à peu près normal mais
a subi certains traumatismes qui vont le faire agir de façon très surprenante dans des situations données, et là ça devient beaucoup plus
difficile à jouer, parce que personne ne peut réellement savoir quelle est
la meilleure façon d'agir, que ce soit le maître ou le joueur, et le roleplay prend autant plus de valeur.
Lee Pstick
>Dans le fait qu'il est loyal, le paladin fait plutôt mouton de combat dès que le pouvoir religieux est trop pressant. Un paladin n'a pas droit aux écarts de conduite
Si l'on se base sur un aspect historique du Paladin, soit le preux chevalier qui partait en croisade, les ordres et les écarts de conduite étaient pourtant très (mais très) souples.
En fait, le Paladin recevait l'absolution totale de tous ses actes (à l'exception de la sodomie qui était, j'espère que vous le savez, bande de
petits canaillous, un acte diabolique et encore interdit dans certains Etats aux US - fin de la digression), absolution totale disais-je c'est à
dire qu'il pouvait commettre le vol, le viol, le mensonge et l'escroquerie
tant qu'il était en route pour Jérusalem.
Les croisés, d'ailleurs, ne s'en privaient pas: cf. le sac de Jérusalem (1ère croisade) et le pillage de
Constantinople (3ème croisade).
Interprétation subtile donc du Paladin qui a un code de conduite très fanatique (voire barbare) sous la bénédiction totale du Pape.
Voilà une vision qui devrait faire varier un tant soit peu le role-play du
"Paladin neuneu-très-bon".
Après tout, nos références en terme de bien sont typiquement celles d'hommes du 20ème siècle (soit le respect des droits de
l'homme, etc.) mais en se replaçant dans le contexte, les êtres du mal, ce
sont simplement ceux qui ne croient pas au même dieu que nous. La fin justifiant les moyens ->
"burn the witch!".
Lee Pstick, qui aime bien les Paladins bien fanatiques aussi. |