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par Pierre Vidick
(c)
Florent EDOUARD a écrit, après le premier
témoignage, mais c'est une bonne intro:
Quelles sont les pires mesquineries, ou les coups les
plus tordus que vous aient fait subir vos DM ? Je parle des trucs a vous
dégoûter de rejouer ?
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Bien, ça se passait vers 1987-1988, par là. Mon MJ habituel
me dit : " tu viens donjonner demain ?", " c’est
mon frère qui maîtrise, comme ça on pourra jouer ensemble, pour une
fois. "
" Te tracasse pas, mon frère est MJ à ADD depuis plus longtemps que
moi encore " ajoute-t-il.
À l’époque, je ne connaissais pas le frère en question, j’apprendrai à
le connaître…
Cela faisait plusieurs années que je jouais avec le même groupe régulier et
ça roulait bien, on se tenait les coudes, malgré quelques tensions de temps à
autre. Un druide, un clerc, un magicien, et un guerrier-voleur (moi).
La partie commence, et je n’aime pas trop la manière de maîtriser du frangin
(appelons le Etienne). En effet, j’ai l’impression qu’il cherche à nous
flinguer plus qu’à nous faire évoluer dans un univers, c’est pas grave, on
s’amuse bien quand même.
Je n’ai plus aucun souvenir du scénario. SI, ça s’appelait Maldred the
Almighty et je crois que c’était un scénario tiré d’un magazine
anglais.
Bref, nous nous approchons du dénouement (dans le genre : " on
castagne tout, on prend l’or, les objets magiques et les xp ") et nous voilà en
train de suivre un couloir étroit qui ne permet que le passage d’une personne
de front.
Comme je suis le voleur du groupe, je suis en tête pour détecter les pièges
éventuels, nous arrivons devant une vitre blindée (ou quelque chose comme
ça).
Sur la table, il y a les petites figurines pour l’ordre de marche.
MJ : " Tu vois Maldred de l’autre côté, mais tu es bloqué
par la 'vitre' "
Moi : " Mmh, il faut probablement faire un Dissipation de la
magie "
Le mage (qui est tout derrière) : " Bon OK, j’arrive "
MJ : " Taj (c’est moi), fais moi un jet de résistance contre
la pétrification "
" Tiens ", me dis-je, " eussé-je été
surpris ? "; il ne m’avait pas demandé de jeter un jet de
surprise, bon, c’est pas grave, le MJ a toujours raison (j’étais encore
comme ça à l’époque...)
Je lance mon jet de sauvegarde : raté ! Et merde.
Je fronce les sourcils : " dis donc Etienne, il m’a lancé un
sort, l’aut’ Gros Bill, là ? "
MJ : - " non, c’est une cockatrice qui est juste derrière
toi "
Moi : - " Comment a-t-elle pu se faufiler entre nous qui sommes
serrés comme des sardines, sans que nous le sentions ? "
MJ : - " … ". (Il ne me regarde même pas, il demande
aux autres ce qu’ils font).
Le mago qui est tout derrière, dit : - " je vais m’avancer pour
le dépétrifier "
MJ : " Grinwood (le mago, donc), lance-moi un jet de sauvegarde
contre la pétrification "
Moi : " Ha bon, il y en a deux ? "
MJ : " non, non "
Moi : " Ces cochonneries ont la téléportation ? "
Mon MJ habituel (voix glaciale) : " non "
Le Mago : " … ? "
Moi : " attends, Etienne, ou cette cochonnerie m’attaque ou
elle attaque Grinwood (le magicien tout derrière, suivez, Bon Dieu !), pas
les deux en même temps !"
Le MJ : " Bon, vous êtes tous les deux pétrifiés ! "
Bref, je commence à tirer la gueule sauvagement ainsi que mon petit pote Renaud,
qui joue Grinwood.
Et ce d’autant plus que nos deux persos pétrifiés sont détruits par d’autres
monstres sortis du néant (?)
Nous n’avions pas eu droit à un jet de surprise, aucune explication
rationnelle, bref, aucune chance de s’en sortir.
Nos petits camarades se prennent une dérouillée de chez dérouillée sauf mon
MJ habituel qui tirait une tronche jusque par terre. Son clerc était le seul à
s’en tirer. Hé oui, c'était une manière comme une autre pour le MJ
d'essayer de se concilier son frère.
S’en est ensuivi une dispute virulente entre les deux frangins. Dans le
genre :
-" Je te laisse maîtriser une fois avec mes joueurs et tu me
bousilles tout le monde ! "
-" Pas de ma faute s’ils sont nuls ! "
nous tous : - "QUOI ? "
Notre clerc a voulu me ressusciter, comme j’avais une constitution de 9, j’ai
bien entendu raté mon System shock survival donc, à priori, mon perso
était perdu.
Autant vous dire que je râlais sévère.
Mon MJ habituel (qui en voulait toujours à son frère) a trouvé une astuce à
la partie suivante : j’avais déjà fait la rencontre de Glasya (démone
du neuvième enfer) pour laquelle j’avais accompli des missions grassement
rémunérées.
Elle vient me voir dans les limbes et me propose de me faire revenir à la vie
moyennant une toute petite chose, ô rien du tout, simplement une petite
signature au bas d’un parchemin… vierge.
Bref, la campagne a repris son cours plus ou moins comme si
ça n’avait jamais existé, si ce n’est que j’étais un peu lié…
Dorénavant, je devais lui donner deux mois sur l’année et accomplir toutes
les crasses possibles et imaginables gratuitement.
Et mon perso a continué sa carrière longtemps jusqu’à ce
que je le mette à la retraite.
Bon, maintenant on en rigole. Quoique, cette mort que je
ressens comme injuste m’a tout de même porté préjudice pendant des années.
J’ai dû ruser plus d’une fois pour échapper à Glasya. Elle m’a fait
emprisonner quinze ans dans le neuvième enfer etc.
Tout ça à cause d’un MJ un peu naze qui confond explosion de joueurs et
amusement.
Y’a pas, Étienne, il est comme ça, j’ai discuté avec des joueurs de son
groupe c’est tout le temps la même chose, pour lui il faut qu’il y aie un
mort ou deux sinon ce n’est pas un scénar réussi.
Je l’ai retrouvé comme joueur plus tard. Est-ce que les mots Gros Bill vous
disent quelque chose ?
Comme joueur dans un JRTM, il a voulu nous persuader qu’il transportait mille
flèches sur son poney… pauvre bête !!!
Cet épisode est relaté dans la section Gros bill du site JiDéHeR
(aussi dans les liens préférés du bastion)
Pierre Vidick l'a fait, et pourtant
il a un immense site à maintenir ! Alors pourquoi pas vous ? Racontez votre
pire partie de DM sur ce site !.
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[Beckett] Partie la plus nulle (tant pis, il l'aura voulu !)
Thraxsivae
Nous sommes restés près de quatre heures de jeu bloqués devant une porte. Le
meneur de jeu décourageait toutes initiatives autres que celle de rechercher
un passage secret que - bien évidement - nous ne trouvions pas. Du reste,
après un jet de dés raté, que nous restait-il à faire ! Nous nous le sommes
demandé pendant quatre heures.
C'était irréel. Nous étions six joueurs. Trois joueurs étaient rapidement
partis dans un coin de la pièce jouer de la guitare. Les trois autres - dont
moi - ont cherché sans succès pendant quatre heures à répondre au souhait
du meneur de jeu. J'étais fasciné par le manque total d'adaptabilité du
responsable du jeu : il gâchait sa quête ainsi que la soirée de ses amis.
La quête préparée était sans aucun doute de type linéaire. Néanmoins, je ne
comprenais pas comment le MJ n'arrivait pas à contourner notre incapacité à ouvrir cette porte, nous laissant continuer la partie d'une
autre façon. Non : il fallait que nous ouvrions cette porte et nous en étions incapables ! La quête était donc bloquée.
Mais le plus étonnant n'était pas temps le comportement du meneur de jeu
mais bien le nôtre. Sans se concerter, sans agressivité, et avec un détachement rétrospectivement inexplicable, nous avons passé quatre heures
de jeu devant cette porte imaginaire aussi fermée que l'esprit de notre
meneur de jeu. [rires]
J'en ai gardé un souvenir d'une moment irréel et absurde. La déréalisation, c'est-à-dire cet étrange sentiment que ce que nous vivons n'existe pas ou n'est pas réel, nous a enveloppé pendant quatre
heures.
L'intensité de ce sentiment était sans doute du au fait que la situation imaginaire était
aussi absurde que celle vécue : un monde où seul existe une porte et ou toute
initiative autre que de s'occuper de cette porte sombre dans l'impossible ;
un monde ou quatre personnes attendent ce qui ne viendra pas et ne peut pas
venir.
Finalement, on n'a pas fait un jeu de rôle, on a jouer « en attendant
Godot » de Beckett ! ;-)
http://www.elmostro.com/godot1.html

Purement logique.
par Rappar (c)
C'était fin 1992. J'allais à ce club d'une université
parisienne depuis 2 ans et un nouveau MJ entame une campagne de Vampire. Je venais de lire
le livre de règles, et je me crée un Tremere. Concept "un journaliste un
peu trop voyant" (une vieille série télé).
"Es-tu sûr de vouloir jouer un Tremere ?" me demande le MJ, sans
donner plus de précisions. "Ben oui" lui réponds-je. Bref, tout va bien pour moi. Le MJ m'indique que le chef de
mon vampire s'appelle Monsieur Jacques (ou approchant). Monsieur Jacques
m'ordonne de rejoindre d'autres vampires (les persos des autres joueurs)
et de rapporter leurs actes.
Le MJ introduit les personnages-joueurs un par un, en commençant par les autres
joueurs. Apparemment, l'intrigue tourne autour de garous qui veulent absolument
nous rencontrer pour discuter avec nous. Un autre PJ, méfiant comme il se doit envers tous les Tremere, me
dit de le suivre: je le suis (infiltration, infiltration). Il me conduit chez
les garous, qui me capturent aussitôt.
Les hommes-loups me secouent: "pour qui tu travailles?". "Que réponds-tu?"
me demande le MJ. Je me dis que mon perso (débutant, comme les autres
PJ) est
terrorisé et lâche le morceau: je révèle le nom de mon Sire. Ah pas de chance,
il n'a pas l'air de plaire aux garous qui me tapent dessus. Royalement, le MJ me demande si je
souhaite jouer le combat (un vampire, 4
garous). Non merci.
Les garous déchiquettent mon perso. La partie était entamée depuis 20 minutes, j'avais dû jouer
quatre minutes.
"Rien de personnel tu vois" me dit le MJ,
"c'est purement logique, c'était pas le bon nom".
(je n'en connaissais pas d'autre ! :-( )
La partie continue; les garous convient les autres persos à une
réunion dans une forêt. Pendant ce temps, je refais un personnage, un Gangrel cette fois, comme ça
aucun problème avec les garous.
Je le montre au MJ, il me répond: "ah mais tu vois la
campagne est trop avancée, je ne peux pas introduire ton personnage... "
Çà a été le déclic. J'ai remballé mes affaires pendant que le MJ
m'assurait que ce n'était pas personnel mais purement logique. Je n'ai
plus jamais remis les pieds à ce club (et ce fut tant mieux pour moi). Je n'ai
plus joué à Vampire non plus.
Le pire dans l'histoire c'est que le MJ ne me connaissait pas
et n'avait donc pu développer une quelconque animosité particulière envers moi. Il
est juste allé jusqu'au bout de sa logique : son scénario était gravé dans
le marbre, impossible de faire des aménagements pour maintenir un joueur dans la partie, ou réintroduire un personnage.
Logiquement, c'est la pire partie de ma vie de joueur.
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