...dans les marais
par Ruben
in 't Groen (c)
Le pire MJ que j’ai connu est sans doute ce MJ (néerlandais) que j’ai
rencontré lors d’un Salon de Jeux à Eindhoven, où il prétendait
masteriser un scénar D&D, écrit de sa propre main.
On se trouve dans une ville située au milieu d’un mystérieux
marécage. (Mais qui a eu l’idée stupide de construire une ville dans
un mystérieux marécage? C’est plutôt la ville que je trouvait
mystérieux, moi, pas le marécage.)
Le MJ évade mes réflexions impertinentes avec un mystérieux sourire,
et un long “aaahhhh!” (implicite: “aaahhhh, si tu savais
seulement!").
Bref, la situation étant bien mystérieuse, il paraît qu’il faut
aider un prêtre qui habite une chapelle à trente kilomètres en dehors
de la ville, dans la forêt. Puis le MJ nous donne le niveau du prêtre
(9! Nous on était seulement de niveau 5), son score en Sagesse (18!
Moi, j’avais seulement 6!) et plus encore. Je lui demande comment mon
perso (un barbare que j’avais baptisé “Ahnold ze Varrior”)
pouvait savoir tout ça sur le prêtre. (C’était pas très bon pour
le roleplay.) Pas de réponse, car il faut y aller, les mecs!
Donc, on z’y va! On quitte la ville direction tout droit vers la
forêt. On galère pour trouver un sentier un peu sec. Notre magicien
Dex 6 tombe dans une poche d’eau, et moi je me fais sauter dessus par
des sangsues hyper agressives. En sortant du terrible marécage, notre
MJ éclate de rire: “Pauvres ploucs! Il y avait une route royale juste
200 mètres à votre gauche, qui menait directement à la forêt.”
Pourquoi ne nous l’a t-il pas dit, ça? Parce qu’on avait pas
demandé s’il y avait une route. Ah bon.
- “Et des éléphants roses, il y en a aussi dans le marécage?”
- “Non, pourquoi?”
- “Parce que ça non plus on ne l’a pas demandé, donc ne sait-on
jamais!”
Le MJ maintient qu’on aurait du demander s’il avait une route. Nous,
qui pensions être originaires ou au moins être familiers avec la
ville, nous ne pensons pas pareil, mais bon. (Surtout notre magicien,
Intelligence 19 et Sagesse 15.)
Bref, on arrive à la chapelle maudite. Le prêtre gît sur le sol,
mort, mais il n’y a pas de sang. Il tient une lettre dans la main: “Le
fantôme blahblahblah...” il y a donc un fantôme à abattre. Et puis
il arrive, le méchant fantôme (je ne me souviens pas de l’a.o.c, c’était
peut-être un spectre ou un truc pareil), et il nous attaque.
Mon barbare prend son épée à deux mains et donne un grand coup dans
la tronche du fantôme, mais c’est comme s’il coupait du vent. Sur
ce, le MJ s’exclame: “Mais non, andouille, il te faut une arme
magique +2 minimum pour le toucher, t’es bête ou quoi?” Et le
fantôme m’attaque: “Ript!”, il fait, notre MJ, pour mimer le
bruit des griffes du fantôme qui me fait des dégâts et m’enlève 3
points de Force.
“Ript!” Mon barbare entre dans une rage furieuse, toujours en
essayant de toucher le fantôme avec son épée +0 à deux mains et en
insultant le minable drap blanc de mes deux (enfin, je joue mon rôle de
barbare, quoi.)
Le MJ n’apprécie pas et répète que je dois prendre ma dague, qui
est +2! Je lui répond qu’Ahnold, mon barbare, ne sait pas ce que c’est
“+2”, parce qu’il ne sait pas compter! Et je remets ça: un coup
critique avec mon épée, mais toujours que du vent au bout de ma lame.
Là, le MJ trouve que je fais exprès, et il tue Ahnold d’un seul
coup, comme pour me punir. Je quitte la table, soulagé.
Le deuxième prix va à un maître anversois qui a essayé une partie
de “Oog des Meesters” (?), dans laquelle je jouais un archer
elfe.
Après une introduction un peu forcée -- qui nous montre comme seule
solution un tunnel qui mène on ne sait pas où -- on rencontre un chien
des enfers. Il avait trois têtes, je crois, et il crachait quelques
flammes. La pauvre bête était folle de rage, mais (heureusement pour
nous) fermement attachée à une chaîne.
Le chien gardait l’entrée une pièce sombre, apparemment le but de
notre voyage, enfin vous comprenez qu’on brûlait d’envie de l’explorer,
cette chambre.
Donc, nous, les joueurs, on se regarda et on demande:
- “Il est attaché, le chien? Donc il ne peut pas nous sauter dessus?”
MJ: -“Non, mais la pièce sombre est derrière lui! Groawoah!”
Soupir. Mon archer elfe prend son arc et tire une flèche dans la gueule
du chien, juste pour voir. Mais le système de jeu était tellement mal
foutu que je devais lancer un d20 trois fois: Dextérité, Acuïté
visuelle et Arc. Forcément, je rate un jet, et le MJ m’annonce
fièrement que j’ai touché l’arche en pierre au-dessus du chien. Étonnement. Comment mon archer elfe a pu rater un chien attaché, à
bout portant?
Parce qu’il a raté un jet de dé (sur trois!). Énervement. Bon, d’accord,
je retire une flèche, mais cette fois-ci, je vise la chaîne à
laquelle est attaché le gros clébar. Et ça ne rate pas, ou plutôt,
je rate à nouveau!
Et les autres joueurs – amusés – de demander ce que j’ai bien pu
toucher cette fois-ci... Croyez-moi ou pas, mais le MJ avait entre-temps
compris la stupidité de la situation, et annonçait donc que j’avais
touché... le chien!

Les témoignages suivants sont extraits de la rubriques : "les
pires scénarios pitoyables du monde" de l'excellcultissime Domaine
de Saladdin, avec l'autorisation de leur auteur Kedric
Apprenez à recycler : un scénario épouspatant
pour Werewolf
A Werewolf, nous, PJ, sommes en train de boire une
bière peinards au bar du coin. Le MJ nous annonce alors qu’en
regardant la bouteille de bière de plus près, on s’aperçoit
qu’elle est faite dans un verre non recyclable. Le MJ nous explique
que cela nous plonge dans une rage folle car c’est pas bien de polluer
la Terre ainsi et qu’on se met à frapper le barman.
Le MJ décrit alors une scène de baston de bar sanguinolente où TOUS
les habitués de l’établissement meurent sans pouvoir se défendre
car nous sommes sous forme Crinos et que d’après le MJ lui-même «Y’a
un truc magique qui fait qu’ils peuvent pas vous voir sous cette forme
donc en fait vous êtes invisibles».
Le bilan a été de 47 morts pour une bouteille de bière non recyclable.
Plus personne n’a été capable de jouer à Werewolf (même avec un
autre MJ) pendant plus de 3 ans.
Des dangers de la vie
A Stormbringer nous sommes en train de naviguer
paisiblement sur une mer tranquille loin de toute emmerde. Le MJ réclame
un jet de navigation. Un PJ s ’exécute et fait un 99. Le MJ nous
annonce que nous sommes en perdition et que finalement nous nous échouons
sur les plages sablonneuses de Melnibonée (qui rappelons-le est une île
volcanique entourée par un dédale de récifs infranchissables).
Nous sommes alors attaqués par des abeilles géantes. La scène de
bataille qui suit donne l’occasion au MJ d’annoncer par 17 fois
« réussite
critique ». Nous mourrons tous. Pour faire plaisir au MJ, nous
refaisons des persos.
Afin de les « tester » (selon ses propres mots) il organise une scène
de combat contre des persos prétirés qu’il a trouvés à la fin de
son livre de base. Lesdits personnages nous explosent la tronche en un
seul round. A la question « Mais qui sont ces personnages qui nous défont
si rapidement ? », le MJ réplique placidement « Ben des persos comme
vous, des aventuriers. Ils se nomment Elric et Tristelune je crois… »
Le tournoi de la mort
A Pendragon, lors de notre premier scénario, nous
sommes conviés au tournoi annuel de chevalerie de la bonne cité de
Camelot. Le MJ nous explique, sourire en bouche qu’au total nous
sommes 1024 chevaliers en lice. Premier tour, boom, on fait tous nos
jets pour savoir si on réussit notre assaut.
Une mauvaise surprise attend les perdants puisque le MJ annonce que ceux
qui sont désarçonnés sont mis à mort (ben oui, nous explique-t-il sur
le même ton que l’on emploie quand on parle à un enfant, c’est des
combats à mort). Il reste 512 chevaliers (dont quelques PJ), puis 256,
puis 128, puis 64, puis 32, puis 16, puis 8, puis 4, puis 2. A ce stade
des opérations nous étions tous morts (difficile de faire illusion
longtemps face aux chevaliers de la Table Ronde).
Le duel final a opposé Lancelot à Gauvain. Je ne sais plus lequel a tué
l’autre mais toujours est-il que nous avons appris ce jour là que le
Roi Arthur organise chaque année un tournoi de chevalerie pendant
lequel les 1023 plus braves chevaliers de son royaume sont exterminés.
Le MJ en question a été interdit de maîtrise pendant plusieurs mois
pour faire pénitence.

Des plumes et du goudron pour
le MJ de Bitume.
Luc Fievet
: Ma mort la plus débile remonte à mon année de seconde. Je débarque
dans un club de jdr monté par des mecs du lycée. On fait une partie de
Bitume, vite fait pour jour un truc avec des pré-tirés.
Nos persos débarquent dans une sorte de village, on se promène un peu
et le maître déclare :
- Bon il y a bien une baston quelque part.
Il tire un dé:
- Il y a sans doute une balle perdue.
Il tire un dé:
- Elle touche peut être quelqu'un.
Il tire un dé:
- Les dégâts.
Il tire un dé et fait la grimace:
- Localisation.
Il tire un dé et me regarde:
- Dans la tête, t'es mort.
Et pour se justifier:
- j'ai fait tous les jets ! T'as vraiment pas eu de pot.
15 minutes de jeu, super content

Sachez quand arrêter
(traduit du courrier des lecteurs du magazine Knights of The Dinner Table n°160, février 2010, p. 55)
Fred - Je jouais à D&D 3.5 dans une campagne "maison" du Maître de Donjon. Nous jouions tous des persos de bas niveau, et l'univers était faiblement magique. Nous pouvions trouver plein d'armes de maîtres-forgerons, mais pas une dague +1. Le truc bizarre, c'était le tic qu'avait le MD de remplir tous les donjons avec des MORTS-VIVANTS, qui ne pouvaient être touchés que par des armes magiques. Le pauvre Clerc passait la plupart de son temps simplement à enchanter les armes pour que nous survivions à une rencontre, et ensuite nos persos se reposaient le temps qu'il récupère ses sorts.
Pendant une aventure, le groupe avait trouvé une carte qui menait à un trésor censé contenir une épée longue +1. On en était fous. Pendant 3 sessions, on a bravé les monstres et les pièges. Lors d'une rencontre avec une Créature de l'Ombre, mon perso avait été drainé au point où il pouvait à peine bouger; il devait se déplacer avec une béquille et dut abandonner son armure.
Nous arrivons finalement au "Trésor" et nous découvrons que quelqu'un a déjà pris l'épée. Nous trouvons un message à la place, qui disait en gros : "Ha ha! Pauvres cons. Nous avons pris l'épée, toutes les pièces d'or et d'argent. Nous avons eu pitié de vous et nous vous avons laissé toutes les pièces de cuivre".
Nous avons tous regardé le MD qui était très content de lui. "Ben quoi? Vous n'imaginiez pas que vous alliez juste trouver une épée magique traînant dans le coin?". Nous décidâmes peu de temps après qu'il était temps de quitter cette campagne
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