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Lettres de ma vie parallèle

Pourquoi je...

Pourquoi je n’aime pas les scénarios improvisés

Même dans les meilleurs clubs comme Sortilèges, il arrive des soirs où personne n’a rien prévu, mais où on veut jouer quand même. Ce soir-là, Gilles, plein de peps, s'y colla. Il improvisa une sorte de X-files avec les règles de l’Appel de Cthulhu.

Gilles devait déjà avoir l'idée de scénario en tête, car l’intrigue était assez intelligente : un journaliste qui menait des investigations sur les sectes sataniques est assassiné. Mais c’est une méga fausse piste : c’est son ex-femme qui a conçu un meurtre digne de " mission impossible ".

En effet, dans une pièce fermée où la victime était seule, le journaliste est tué d'une balle dans le cœur.
Bien évidemment mon personnage fouille partout. Il réussit son TOC ; réponse du MJ : " tu ne trouves rien ".

Après avoir longuement tourné en rond et suivi plusieurs pistes, mon personnage fait faire une expertise balistique. Résultat : la balle provenait d’un coin de la pièce à 2,50 m de hauteur. Y a-t-il quelque chose de spécial à cet endroit ? Oui, des traces noires d’un mètre de diamètre. C’est les traces de l'explosion d'une caméra de sécurité (où la meurtrière avait caché l'arme, incidemment).

Et à part ça, je n’avais rien vu quand j’ai fouillé la pièce ?

Mouarf ! Beau pataquès du MJ !

Enfin, peut-être parce que nous ne sommes que deux joueurs, peut-être parce que l'énigme est trop difficile, peut-être parce que nous ne sommes pas en forme, nous n'arrivons pas à imaginer la machination. Résultat, MJ Gilles trépigne en se demandant pourquoi nous ne progressons pas, "alors que l'énigme est simple pourtant". L'improvisation ne lui a pas donné assez de recul pour prévoir des indices de secours.

Voilà pourquoi je n’aime pas les scénarios improvisés !


Pourquoi je n’aime pas AD&D

Cette fois aussi c’était un scénario improvisé, mais ce n'était pas le problème. Non, le problème vient plutôt des lois de l'univers AD&D.  Première rencontre avec ces lois dés la création de mon personnage (un prêtre inquisiteur, niveau 7-8) avec le MJ. 
- " Quel objet magique veux-tu ? ".
Hein ? Je n’avais vraiment aucune idée. Pour moi les objets magiques sont des raretés attribuées par le MJ. Je propose une masse + 1.
N'importe quoi! Il existe une correspondance linéaire entre niveau du personnage et puissance de l’objet (forcément) possédé. J'aurais dû connaître cette loi et avoir une idée d'un objet magique à la puissance proportionnelle au personnage... Il faut savoir tout ça, à AD&D !

Passons à l'aventure. Les deux premiers tiers du scénario sont très bons. Grâce à la maîtrise "roleplay " de MJ Jean-Luc, mon inquisiteur terrorise un (paisible) village à coups de prêches incendiaires.

Ensuite la piste d'activités hérétiques nous mène près d’un puits où sont jetés les morts du village, et nous sommes attaqués par des wargs. Le guerrier du groupe succombe rapidement; moi je ne sais que faire avec mon perso: chaque fois qu'il se concentre pour lancer un sort, il est attaqué; et déconcentré,  il ne peut plus lancer le sort! Et s'il combat, les dégâts de sa masse sont dérisoires.
Heureusement, le magicien lui, utilise ses sorts de façon optimale, et nous échappons de justesse aux wargs.

Un personnage de 8ème niveau devait savoir qu’il fallait se tenir derrière le guerrier et lancer tel sort de soin à tel moment, et puis se concentrer tant de rounds avant de lancer tel autre sort… J’aurais dû savoir tout cela !
Oui mais je trouve parfaitement gonflant cette optimisation des règles pour obtenir la meilleure combinaison qui tue. On est à Magic, là ? Et dire que certains recommandent AD&D pour les joueurs débutants...

Les héros descendent dans le puits, découvrent un souterrain (ah! les souterrains, il fallait qu’il y en ait!).  Mais quelques salles plus loin, l’heure arrive où nous devons arrêter la partie, que l’on ne reprendra pas car nous sommes presque au bout de l’aventure.

" - De toutes façon vous êtes tous morts ", fait MJ Jean-Luc. 
Joueurs: - Hein ? Comment ? 
MJ: - Mais oui : vous êtes passés dans une salle avec des statues, sans les démolir. Puis une salle avec un sarcophage, sans l’ouvrir.
Joueurs:  - Mais nous aurions affronté des gargouilles ou une momie, si nous avions fait cela !
MJ: - Mais non : quand il y a un piège sur une statue, alors il y a un bijou dessus pour tenter le voleur! Donc détruire les statues ne les auraient en fait pas animées. La momie oui, mais les adversaires que vous n’avez pas affrontés précédemment vont surgir dans votre dos au prochain combat, d’où : vous êtes tous morts. 

Cette fois, on dirait Heroquest ou un Livre dont vous êtes le Héros. Porte, monstre, piège: et si vous les faites dans le désordre, vous êtes morts! Le gagnant est celui qui connaît le mieux les lois du genre... et le manuel des monstres. Bonjour le plaisir de la découverte !

Voilà pourquoi je n’aime pas AD&D !


Pourquoi je hais mes joueurs, pourquoi je les aime

A mon tour de prendre des coups. J’étais le MJ face à 5 joueurs.

L’introduction de la partie commence mal : les personnages reçoivent un holo-message enregistré. Tandis que je leur lis le message, ils commentent, parlent à l’hologramme enregistré, font du hors-jeu, rient…

Ensuite ils sont engagés par un capitaine corsaire. Explication de ce qu’est un corsaire dans Empire Galactique. Personne n’écoute. Présentation du vaisseau corsaire. Sa masse ? 500 tonnes. Son nom ? C’est écrit dans le livre : Kaliméra.

- "OUAH AH AH AH ! Kaliméra – Caliméro !!!" Tous mes joueurs s’esclaffent, sont morts de rire et se dissipent encore plus.

Alors là, je m’arrête, pas content. Prenant mon air le plus autoritaire, je les sermonne. S’ils continuent comme ça, on ne pourra jouer. Je sors ma phrase emblématique " nous ne jouons pas à Toon !". 

Voilà pourquoi je hais mes joueurs...

Leurs excuses : "allez, c’est le début de la partie ! Nous ne sommes pas encore dans le bain !". Ils promettent d’être sérieux. Pour me faire plaisir. La turbulence retombe.

Un peu plus tard, je cite à nouveau le nom du vaisseau. A ma droite Gilles cache son sourire derrière son poing.
Les autres joueurs ne relèvent pas, ou ils font semblant d’être concentrés. Ils sont revenus dans la partie et elle se passe bien.

...et pourquoi je les aime !


Un bel après-midi de printemps

Pourquoi des fois on serait mieux dehors

Il faut vous expliquer que notre club avait décidé d’organiser une convention, puis, comme cela arrive parfois, nous avions revu nos prétentions à la baisse, et l'avons transformé en rencontre interclubs, avec un autre Club Dont Je Tairai le Nom (le CDJTN), que nous connaissons bien. On a joué ensemble à des jeux de plateau, et même à des JdR.

Je précise que mon but n'est pas de critiquer tel ou tel, ou de nous brouiller avec ces sympathiques confrères, mais de relater une partie qui tourne à l'eau de boudin, pour que d'autres puissent en profiter (en rire d'abord, éviter la même erreur ensuite).


Ce bel après-midi là, le soleil brillait et les oiseaux chantaient dehors.

Peu après 14 heures (Attention, le timing est important !): je m’auto-instituai secrétaire et commençai à noter les choix de parties de JdR des participants. 

And the nominees were…
Vampire : 6 joueurs, Star Wars 2 joueurs, Champions RPG 2 joueurs.
2 partout, ce n’est pas suffisant pour faire deux tables, il fallait que quelqu’un cède.

Alors notre Président bien aimé vint vers moi et me dit qu’il fallait que l’on laisse un MJ du Club Dont Je Tairai le Nom maîtriser, car sinon il y avait trop de MJ de Sortilèges, qu’il fallait équilibrer, etc.

Soit. J'abandonnai mon Star Wars et me laissai entraîner vers Champions.

15 heures passées : avec une belle ouverture d’esprit, orientée vers la découverte d'autres jeux, et un goût certain pour la nouveauté, digne de cette journée spéciale, un membre du club Sortilèges pourtant disponible déclina l'invitation à jouer à Champions
Nous nous retrouvâmes donc 5 joueurs: 4 du CDJTN (dont le MJ), un de chez nous qui ne resta qu’une heure, et moi-même. Le temps que le MJ nous explique les règles, nous traduise le background de nos personnages pré-tirés - ah oui, ce jeu de super-héros est en anglais - nous arrivons doucement à...

16h30 : nous commençons à jouer (mon personnage : une nymphette naïve et manichéenne, avec des pouvoirs psis).

Le MJ nous fait tester les règles de combat en opposant nos personnages à des droïds dans leur salle d'entraînement. Contrairement à ce que l’on imagine (" comics = débile "), jouer des super-héros loyaux et droits jusqu’à la bêtise est un défi pour le roleplay et très drôle au second degré.

Dans la meilleure tradition des clichés, le MJ nous fait : " A la fin du combat, le signal d’alarme résonne; le laboratoire de recherche de la ville est attaqué par des super-vilains ! ". Nos super-héros se précipitent dans leur super-aéroplane, capturent les super-vilains par lesquels ils apprennent qu’une (super-)organisation mafieuse veut s’installer en ville. L'enquête peut commencer, mais…

18h30: Un des joueurs fait : " maintenant que l’on a fini l’intro, j’aimerais créer mon personnage, parce que le pré-tiré La Chose, cela ne me plaît pas ". Les autres acquiescent...

Ma cervelle en sort par les oreilles : en convention, tirer des persos!? Euh, moi j'ai mon perso qui me plaît un peu, mais je veux jouer, je suis là pour ça. Je fais quoi ? J'attends

Il semble que le MJ créa leurs personnages pour ses futures parties de Champions au CDJTN.

20h : quand je repasse ils n’ont pas fini - c’est long de créer un personnage à Champions !

20h30 : tiens ils sont partis sans me dire au revoir. Peut-être sont-ils retournés à leur club continuer le scénario? Ah non pas possible, c'était un dimanche.

Le scénario aura donc duré 2 heures et deux combats. Ce qui, même pour une convention, est très court.

Sinon, il semble qu'à Colonial Diplomacy ils se soient bien amusés.

Voilà pourquoi des fois on serait mieux dehors !

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