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20 ans après: campagne cape-et-épée sous la Fronde
Prologue: La mort n'est que le commencement.
Par Alfred
Jensen avec la collaboration de Rappar
Attention: la version à télécharger est différente de la version
en ligne; elle est plus à jour, plus détaillée et débuggée; nous
vous la recommandons si vous comptez faire jouer ce scénario.
Télécharger en .doc zippé 18
Ko; en .rtf
simple 63 Ko
Janvier 1649.
Scénario se
déroulant pendant la Fronde parlementaire. Le thème de ce scénario
est basé sur la découverte du passé du père d’un des
personnages-joueurs(PJ) , et les répercussions des actes du père sur
la destinée de son fils.
Pré-requis : Il vous faut au moins un personnage noble
catholique, qui " héritera " des ennemis et des
alliés de son père. Ce personnage noble étant le "PJ
star ", le joueur qui l’interprète doit avoir la
volonté d’entraîner les autres joueurs avec lui.
Les autres PJ et lui devront constituer un groupe soudé, par exemple le
noble, un ou deux membres de sa famille et sa suite. L'auteur l'a fait
jouer avec 3 personnages frères de la même famille: l'aîné, noble;
le puiné, prêtre; le cadet, mousquetaire. Tous étaient ainsi
égalements motivés pour découvrir la vérité sur leur père.
Il est préférable d'avoir quelques personnages proches du pouvoir en
place & ayant quelques accès à la Cour au Louvre.
Nous proposons que le père du personnage noble soit le baron de
Bougival, mais vous pouvez lui donner un autre nom ou un autre titre, en
fonction du PJ.
Le premier épisode
est un scénario d’introduction permettant de mettre en place le
décor et de faire la connaissance de quelques Personnages Non Joueurs
(PNJ) importants et / ou historiques. Il offre plusieurs pistes qui
seront développées plus tard, ainsi que des intrigues croisées, il
est donc nécessaire de le lire attentivement.
A la fin de cet épisode, les personnages seront du côté du Roi. Le
prochain épisode se passera lors du siège de Paris.
I.
Présentation : il était une fois un père qui avait bien vécu…
Jacques de
Saint-Jean d'Oise, Baron de Bougival.
Historique du père
de notre " PJ Star ":
1601: Naissance.
1624: Rentre dans la compagnie des Mousquetaires du Roy.
1625: Nommé Maréchal des Logis des Mousquetaires.
Rencontre de Joseph de Morlay, qui le fait rentrer dans la
confrérie de la Sainte Rédemption (description en annexe), une
société secrète de dévôts catholiques, proche du parti des
espagnols en France.
1626: Participe à l'arrestation des Vendôme, qui avaient
comploté contre leur demi-frère : Louis XIII
1627-1628: Participe au siège de la Rochelle.
Massacre de huguenots qui s’étaient échappés par la mer, en dehors
du périmètre tenu par les troupes royales. Jacques de Saint-Jean d’Oise
ainsi que Joseph de Morlay y participent. Le rôle de Saint-Jean d’Oise
est exagéré, et une réputation de boucher le suivra partout.
Au contraire, pendant ce siège, il sauve un bébé de la famine :
c’est Blanche. Il la confie l’orpheline aux soins d'une
famille amie (catholique) de noblesse de cloche : les
Saint-André d’Escourme. Et comme il la considère comme sa fille,
il la comble de cadeaux.
1629: Jacques débute une liaison avec la marquise de Clarisse, ancienne
maîtresse du duc de Vendôme. Il en naît un fils (notre PJ Star). La
marquise de Clarisse ne reconnaît pas son fils, mais est sa marraine.
1629-1635: Les Vendôme complotent pour déstabiliser Saint Jean-d’Oise ;
il se retrouve expédié dans l’Armée des Flandres, où il participe
à quelques batailles.
1635-1642: Combat pendant la guerre de Trente Ans. Richelieu lui offre
sa protection, il devient espion et diplomate à son service.
1642 : Nommé baron de Bougival par Louis XIII en reconnaissance de
ses actes.
1642: Participe comme Capitaine lieutenant à la bataille de Rocroy. Se
distingue par une charge héroïque à la tête d'une cornette de
Chevaux Légers. Grièvement blessé, il est rayé des cadres de
l'armée.
1643 : Embastille cette fois François de Vendôme (le fils)
au cours de la " cabale des importants "
1643-1648: essaye de racheter ses fautes, écrit ses mémoires.
Un mot sur ces
fameuses mémoires. C’est le testament de Saint-Jean d’Oise ;
il reconnaît ses fautes, raconte les crimes de la confrérie et en
décrit méticuleusement les membres. Bref, c’est une bombe.
Nombreux sont ceux qui cherchent à mettre la main dessus, pour
utiliser les révélations qu’elles renferment, outil de chantage
et instrument politique.
Notre PJ-Star de son côté, pourrait y trouver la vérité sur la
vie de son père.
1648: Se retire dans
ses terres, quitte la Confrérie de la Sainte Rédemption.
31 décembre 1648 : Apprend par Descourme qu’Etienne de Morlay
(fils de Joseph de Morlay) a extorqué de Descourme une promesse de
mariage avec Blanche. Enragé, Il défie Etienne de Morlay en duel.
Pressentant son destin funeste, le baron confie ses mémoires à son
ancien lieutenant l’enseigne De Clérac.
01 janvier 1649: Mort du Baron de Bougival dans le duel contre
Etienne de Morlay. Pas de témoins.
Les relations que le
fils hérite de son père :
Ce que son fils
sait sur son père (…
ou croit savoir : Jacques s’est présenté à son fils sous son
meilleur jour.): Mousquetaire héroïque, ayant été de toutes les
guerres, il a terminé anobli et capitaine lieutenant. Bras droit du
Cardinal Richelieu, il a connu une carrière secrète aussi efficace que
peu connue et mal récompensée: plus personne ne lui est
reconnaissant aujourd’hui de ses exploits.
" Le massacre des huguenots : quel massacre des
huguenots ? ". Il a tué des gens mais c’était la
guerre, les protestants s’étaient révoltés contre le Roy !
Le fils de Jacques sait que
sa mère est la
marquise de Clarisse ; la mère et le fils éprouvent des
sentiments mitigés d’attraction-répulsion: Clarisse sait qu’elle
est une mauvaise mère mais en rejette la faute sur son père trop
volage; son fils lui reproche de son côté de l’avoir abandonné.
Situation historique
au début du scénario :
L'ambiance est particulière.
Historiquement, c’est la période de la Fronde. C'est une époque de
guerre civile. Le tempo doit être assez rapide, sans temps morts. Les
joueurs doivent se sentir oppressés.
Le prologue se
déroule en janvier 1649, pendant la Fronde Parlementaire. Les habitants
de Paris sont en pleine révolte contre le pouvoir : il y a eu des
émeutes en août. Depuis octobre, les armées sont de retour ; les
parlementaires de la capitale menés par Gondi ont décidé de pousser
Anne d’Autriche à renvoyer le Cardinal Mazarin, Premier ministre.
Période d’insurrection civile, les allées & venues sont
dangereuses. Chacun surveille son voisin & règle ses comptes sous
le couvert de la révolte.
II. Le scénario en
9 scènes.
Maintenant que le
décor est posé, que la pièce commence!
Samedi 2 janvier
1649
Scène 1 : au
cimetière
Funérailles du
baron. Le PJ Saint-Jean d’Oise fils est évidemment présent.
Rassembler les PJ : certains PJ proches du PJ-Star ont pu
rencontrer le défunt à l’occasion. Enfin, des personnages venus d’horizons
lointains peuvent faire connaissance autour du vin d’honneur. C’est
aussi l’occasion d’évoquer la vie du défunt (voir :
" ce que son fils sait ") avec pleins de
sous-entendus…
A la fin de la cérémonie, ils peuvent voir une demoiselle en noir d’environ
la vingtaine déposer une rose blanche sur le cercueil. Elle repart dans
un carrosse aux armes (test d’héraldique) des Saint André d’Escourme
(il s’agit bien entendu de Blanche)
Scène 2 : à
l’hôtel particulier des Saint-Jean d’Oise
Le soir à l'hôtel
particulier de la famille, arrivée du notaire, Maître Chantier des
Deux Rives en compagnie de la demoiselle en noir, qui se présente enfin
comme Mademoiselle Blanche de Saint-André d’Escourme. Elle lâche une
obscure explication à sa présence: " votre père a fait
beaucoup pour moi " (voir annexe).
Les personnages peuvent savoir (test de connaissance de la noblesse) que
les Saint-André d’Escourme sont une famille de fermiers généraux.
Le notaire donne lecture du testament. Feu le baron lègue son titre à
son fils mais offre aussi des biens matériels " aux
amis quelque peu turbulents de [son] fils " (les autres
personnages-joueurs) et à Blanche.
Un PJ hérite ainsi d’une rapière de Tolède empierrée de joyaux.
La rapière est
une prise de guerre faite à Rocroy. Cette une arme ancienne que une
famille de Grand d’Espagne se transmet de génération en
génération. Le porteur de la rapière risque d’avoir des ennuis
dans les prochains scénarios, lorsque les Espagnols interviendront
aux cotés du Prince de Condé.
A Blanche, feu le
baron lègue un tableau de Rubens représentant des joueurs d’échecs.
Enfin, le notable remet en privé au nouveau baron une chevalière orné
des lettres S & R.
Il s’agit d’une
bague qui marque l’appartenance de son porteur à la confrérie de
la Sainte Rédemption et c’est aussi un signe de reconnaissance.
Jacques de Saint-Jean d’Oise l’avait gardée par nostalgie…
L’attaque des
émeutiers
Pendant ce temps, la
rue devient de plus animée. Des cris se font entendre, puis une
trentaine de personnes déboulent en provenance des Halles et commencent
à envahir l’hôtel particulier en saccageant tout, aux cris de
" à mort l’Italien ! Mazarin voleur ! Mort à ses
complices ! Vive le Parlement ! Vive le Roi des
Halles ! ".
Deux solutions possibles :
La fuite :
A pied : les PJ peuvent
sortir par le jardin de l’hôtel particulier, traverser un
potager attenant, et se perdre dans les rues de Paris, ceci en
traînant le notaire et Blanche ; le premier s’essouffle et
frise la crise d’apoplexie, la seconde se prend les pieds dans
ses escarpins et sa robe noire.
A cheval : il va falloir
se battre pour accéder aux écuries, ou bien au carrosse de
Blanche. Il est alors possible de forcer le passage pour
ressortir. Une poursuite s’engage ; les émeutiers ne sont
pas à cheval, mais si c’est une fuite en carrosse, un jet de
conduite d’attelage raté le fait se coincer une roue dans une
borne…
Le combat : les émeutiers
ne sont pas tous des soldats démobilisés ; il est possible de
se battre en position avantageuse, par exemple en se plaçant en
haut de l’escalier d’honneur, et en lançant des projectiles sur
les assaillants. Face à une forte résistance, (par exemple une
décharge de pistolet dans la figure des premiers, dégainer les
épées et défendre chèrement sa vie), les émeutiers perdent le
moral et font retraite, allant saccager d’autres hôtels ailleurs.
Mais que se
passe-t-il ? Les
émeutiers prennent les PJ pour de fervents partisans de Mazarin – c’est
François de Vendôme qui les a orienté vers Saint-Jean d’Oise.
Sur 30 émeutiers, 20 sont
armés d’armes improvisées (fourches, gourdins, torches, etc.), 8 ont
des armes blanches (piques, épées) et deux, anciens soldats, ont des
mousquets (gare !).
Leurs intentions sont 1- de piller tout ce qui a de la valeur et 2- de
saccager et de mettre le feu au reste.
Scène 3 : à
l’hôtel particulier des Saint-André d’Escourme.
Que les PJ se soient
réfugiés chez Blanche ou qu’ils l’aient raccompagnée chez elle
(un hôtel particulier faubourg Saint-Germain), mauvaise surprise :
l’hôtel est en proie au pillage en règle de la part de brigands, la
bande des " Jacques ".
Un personnage militaire ou proche de la prévôté remarquera la
présence d’un criminel recherché parmi les voleurs. Il s’agit de
Jacques Sarment, dit " Jacquot la Fripouille " (voir
annexe).
Les personnages sauvent
Blanche du viol. Saint-André d’Escourme (le père adoptif de Blanche)
est mortellement blessé. Il rend son dernier souffle dans les bras de
sa fille, non sans faire promettre aux PJ de prendre soin de sa fille
bien aimée " comme votre père le fit, et comme ne le fit pas
ce gredin à qui je l’ai promise ". Ces déclarations
intrigantes – Blanche ne sait rien du contrat de mariage - sont ses
dernières paroles.
Mais que se
passe-t-il ? Tout est
parti d’une rivalité politique entre deux parlementaires :
Saint André d’Escourme (proche des royalistes) et Jean de Survais
(membre du parlement, proche de Paul de Gondi). Le second profite de l’agitation
de la Fronde Parlementaire pour nuire au premier. Pour cela, il a fait
appel à Jacques Sarment, qui fait comme lui partie des
" Quinze " (voir annexe).
De plus, Jacques Sarment a entendu parler des mémoires de Saint-jean d’Oise
et croit qu’elles sont chez d’Escourme, d’où la mise à sac.
Les brigands fuient sans
demander leur reste : leurs objectifs (tuer d’Escourme, fouiller
la maison à la recherche des mémoires) sont atteints.
Dimanche 3 janvier 1649
scène 4 :
rencontre de De Morlay
Le matin, une
relation de feu le baron & demande à voir le joueur à son
domicile.
Il s’agit du jeune Marquis Etienne de Morlay (description en annexe).
Après avoir exprimé sa sympathie pour le baron, dont le domicile a
été dévasté, le marquis informe le personnage ayant la chevalière
qu’il est devenu membre de facto de la Confrérie, et qu’il devra
lui obéir sans férir. Il ne dévoile rien de plus - c’est une
manière de déstabiliser son hôte.
Lundi 4 Janvier 1649
Scène 5 : au
Louvre
Tôt le matin, Les
personnages sont convoqués au Louvre. Rapide traversée nocturne d’un
Paris gelé.
En attendant d’être reçus, les PJ ont l’occasion de raconter leurs
déboires aux courtisans présents. Tout le monde prend l’air
scandalisé et les assure de leur soutien. Mais on leur fait comprendre
qu’il y a plus grave : selon les nouvelles, Anne Marie
d'Orléans, fille de Gaston d’Orléans et cousine du roi, est
souffrante.
Enfin, ils sont reçus par le chevalier Da Fiume, un fonctionnaire
royal, qui leur donne mission d'escorter un médecin de la famille
royale à Saint Germain en Laye où se trouve Anne-Marie d’Orléans.
- si les PJ se
renseignent sur Da Fiume : Da Fiume est favorable à Mazarini.
Si leur enquête est couronnée de succès, ils peuvent apprendre
que c’est un membre de son réseau d’espions.
Il faut sortir de
Paris. Malgré le froid, il y a de nombreux attroupements constitués de
gens méfiants. La tension est palpable : le peuple est excité par
les Parlementaires, qui redoutent un " coup de
force " des soldats rapatriés.
Partout il y a des boutiques pillées, des charrettes brûlées…
Certains quartiers, certains
pâtés de maisons sont sous contrôle de frondeurs parlementaires, mais
la Garde hésite encore à en venir aux armes. Rares sont les loyalistes
se risquant à sortir de chez eux. Les PJ vont devoir négocier leurs
passages : ils devront crier haut et fort " à bas
Mazarin et sa putain ! "
En cheminant vers à Saint –Germain, ils passeront près de la
baronnie de Bougival.
Evoquez un instant cette baronnie qui appartient désormais au jeune
Saint-Jean d’Oise, et qu’il n’a pas encore eu la possibilité de
visiter…
Et quelle
surprise il aurait : la Baronnie est occupée par la bande des
" Epées du Christ " ; d’anciens soldats
encadrés par certains membres de la Sainte-Rédemption, loyale à
de Morlay, qui les garde en réserve pour ses coups de main.
Scène 6 : A
Saint Germain en Laye,
Anne Marie
d'Orléans (voir annexe) reçoit elle-même les PJ. Elle ne parait pas
malade. Elle explique qu’elle s’est remise de sa congestion,
" en fait rien qu’un petit coup de froid ". Tout
en leur offrant à boire ces mets exotiques que sont du Cacao et du
Café (en provenance des nouveaux comptoirs commerciaux en Guyane et au
Sénégal), elle teste assez peu subtilement leurs opinions sur
" la situation actuelle " et Mazarin. Il semble qu’elle
essaye de comploter dans son coin, du haut de ses 22 ans…
Elle leurs confie une petite
boîte contenant des dragées de plusieurs couleurs à remettre à
François de Vendôme, Duc de Beaufort.
Certains
dragées contiennent du poison. Anne-Marie ne veut pas empoisonner
Beaufort (pour le moment), mais faire parvenir ces armes à un
proche du duc à sa solde. Devinez qui sera accusé d’empoisonnement
le jour où quelqu’un s’en servira ?
Scène 7 :
retour au Louvre
Retour à
Paris : l’atmosphère a changé, elle est électrique ; la
tension monte. Le peuple est de plus en plus excité. Il faut
parlementer deux fois plus que pour sortir, car les émeutiers craignent
que des soldats nobles ne viennent renforcer une répression conduite
par Mazarin.
Les PJ devraient prendre conscience qu’ils sont en position
délicate : les émeutiers sont bien plus nombreux qu’eux.
Un peu plus tard, les PJ s’aventurent dans un quartier contrôlé par
les frondeurs, et un malentendu aidant, tombent dans une embuscade. La
foule est partout autour d’eux, femmes, enfants crient et leur
crachent dessus, puis tirent sur leurs vêtements pour les faire tomber
de cheval !
Les personnages devront-ils tuer des marchands, des vieillards, des
femmes et des enfants pour éviter d’être lapidés par la foule qui
les bouscule?! Non ! car :
Une troupe de cavaliers portant tous des écharpes vertes (voir annexe),
surgit sur des chevaux noirs et charge les émeutiers en tirant avec
leur pistolets. Ces renforts permettent aux PJ de s'enfuir.
Un PJ militaire
remarquera qu’ils suivent une tactique de " feu
roulant " (typique de la cavalerie suédoise). Si le
personnage a servi pendant la guerre de Trente Ans, il pourra se
douter que leur meneur est un ancien membre de la cavalerie royale..
Mêmes si quelques
paroles sont échangées, les " Echarpes vertes "
disparaissent dans les ruelles aussi vite qu’ils sont venus.
A l'hôtel particulier de François de Vendôme, le majordome les
informe que le Duc de Beaufort est au Palais Royal.
Scène 8 : Au
palais-royal
Au Palais Royal, ils
peuvent enfin délivrer le colis au Duc de Beaufort.
Attention ici à ce que disent les PJ :
s’ils ne se présentent pas
immédiatement, Beaufort les prendra pour des sympathisants. Le
" Roi des Halles " tentera de les rallier à sa
cause en leur servant une soupe populiste, réclamant à la fois
plus de pouvoir pour le Parlement, le peuple et la Noblesse (…mais
surtout pour lui), conspuant Mazarin (" ce voleur qui
accapare les privilèges "), faisant valoir les
opportunités qui se présentent ("le roi est mineur, la reine
et Mazarin sont amants, cherchons plutôt un meilleur tuteur –
vous pensez à la même personne que moi..."), etc.
Malgré le charisme du Duc, son discours devra apparaître
démagogue et hypocrite. Pour écoeurer les PJ, faites les écouter
" le roi des Halles " s’adressant au petit
peuple : "oui, vous les petites gens, vous qui avez
souffert de ces 30 années de guerre, vous qu'un prélat étranger
vole, etc... vive le roi! "
par contre, dés que l’un des
PJ se présente comme étant un Saint-Jean d’Oise, Beaufort
commence à brocarder la famille et l’honneur du défunt Jacques.
Il pousse le nouveau baron au duel (au premier sang) en pleine cour
du Palais Royal.
Les partisans du Duc ne sont pas en reste, et souhaitent eux aussi,
" donner une leçon d’escrime " aux autres PJ
(limitez cependant la scène à deux témoins de chaque côté)
Duel avec le Duc de
Beaufort en présence de toute la cour.
Cette scène est
capitale et est un des sommets de l’épisode: les duels sont
interdits mais rien n’interdit de " donner une leçon d’escrime ".
Les deux parties ont hérité un lourd contentieux de leurs parents.
Cette " leçon " doit servir d’exutoire
(temporaire) à la vendetta familiale entre Saint-Jean d’Oise et
Vendôme.
Les duellistes sont au milieu de la cour du Louvre, sur le gravier. A
toutes les fenêtres, à tous les balcons, il y a des nobles qui
regardent. Les réputations peuvent se faire ou se défaire en un
instant.
Il faut que les personnages fassent preuve de subtilité : il ne
faut surtout pas blesser voire tuer le duc, ce serait un homicide et l’opprobre
universelle tomberait sur eux (avec, au mieux, une condamnation à l’exil
à la clé).
Pour vous MJ, ne laissez pas mourir Vendôme. Ce n’est pas le
" méchant ", c’est un grand qui aura son rôle
dans la suite de l’histoire. Il reviendra plusieurs fois.
Après un duel au premier sang que l’on espère victorieux avec
panache, Mazarin, qui a remarqué les PJ, les invite à le rejoindre un
peu plus tard dans la nuit.
Scène 9 :
chez Mazarin
Le cardinal les
reçoit dans un sombre cabinet de travail. Les précautions prises pour
sa sécurité indiquent qu’il redoute d’être assassiné dans un
coup de force. Les personnages voient un
Premier ministre d’origine italienne modeste en difficulté avec la
haute noblesse française. Il a " réussi " mais se
retrouve avec un début de guerre civile sur les bras.
Mazarin essaye à son tour de se rallier les PJ, il a besoin d’hommes
de confiance... Il dresse un tableau noirci des parlementaires et des
Grands.
Il ne devrait pas avoir de mal à convaincre les PJ victimes des
émeutiers qu’une révolution parlementaire comme en Angleterre serait
catastrophique, et signifie la fin de la Royauté à plus ou moins
longue échéance. Les nobles frondeurs ne valent guère mieux : c’est
le retour de la féodalité, de la division de la France, qui serait
conquise par ses voisins. De son côté, Mazarin représente l’autorité
royale, c’est le parrain du roi, son éducateur, l’ultime salut, le
rassembleur, etc. Le roi est menacé ; les PJ accepteront-il de le
servir ?
On peut supposer que les PJ acceptent de servir le roi à travers
Mazarin, à moins que cela ne soit pour se venger de Beaufort. Le choix
du camp est important, c’est le point faible d’un groupe qui n’a
aucun lien.
Epilogue: mardi 5
janvier 1649
Dans la nuit du 5
janvier, les personnages escortent le futur Roy Louis XIV dans sa fuite
de Paris vers le château de Saint Germain en Laye.
Ils vont pouvoir s’en
vanter, quelques fois la récompense n’est pas sous la forme d’argent,
seulement de pouvoir dire " j’y étais "
Organisations
Ordre Nobiliaire
crée à la fin du XVIème siècle par les ultra-catholiques, composé
de la fine fleur de la noblesse française.
Cette confrérie a participé aux massacres des guerres de Religion,
dont la St Barthélemy.
Elle a pour but de faire révoquer l'Edit de Nantes & d'éliminer
toute présence protestante du Royaume de France.
Ses membres voient cela comme une mission sacrée & utiliseront tous
les moyens possibles pour y parvenir. Ils ont noyauté les rangs du
pouvoir et détourneront sans vergogne les moyens de leur fonction.
Le royaume d'Espagne est leur allié principal ; l'ambassadeur d’Espagne
est leur agent de liaison.
Membres : De
Morlay,
Saint-Jean d’Oise, …
Pour
information, le "Grand-Maître de la confrérie" n’est
autre que M.Gondi, le coadjuteur de l’archevêché de Paris qui utilise
aussi bien son réseau de curés que les bandes de brigands de la
capitale... Mais les joueurs n'auront pas l'occasion de le
démasquer avant longtemps
Hommes de mains :
" les épées du Christ " une
trentaine de brigands,
anciens soldats, fervents catholiques, actuellement se reposant et
s’entraînant dans la propriété de Bougival des Saint-Jean d’Oise.
Assemblée d’anciens
huguenots convertis ou non, ayant été dépossédés par certains
Grands de leurs terres & biens.
Ayant refait leur vie, leurs descendants ont prêté le serment de
venger les infamies dont ils furent victimes. Certains des
" Quinze " ont désormais une position influente au
sein de l’armée, de la bureaucratie Royale & même de l’Eglise
Catholique. Idéalistes, ils souhaitent transformer le Royaume de France
en un lieu où la religion ne serait pas une cause de guerre &
d'atrocités.
-
Membres :
la liste complète des membres des 15 vous sera communiquée en
temps utile ; mais elle comprend Jean de Survais, Jacques
Sarment, Jean Meunier…
-
Hommes de
mains : Les " Jacques " : Une bande de
voleurs & de coupe-gorge parisiens.
Leur signe de reconnaissance : ils ont tous comme pseudonyme
" Jacques " (+ surnom), et s’appellent
" frère " entre eux. Leur Chef masqué est le
mystérieux " Grand-frère Jacques ", son second
est Jacques Sarment (" Jacquot la fripouille ").
Bande de hauts nobles,
d’anciens soldats & de ruffians, constituée par Mazarin pour
l'aider dans ses manigances. Leur chef est le violent Damien
d’Orseac.
L’écharpe verte est signe de ralliement des Mazarinistes.
Personnages non
joueurs (par ordre d’apparition)
Orpheline issue de la
bourgeoisie huguenote de La Rochelle sauvée lors du siège et confiée
par Jacques de Saint-Jean d’Oise à la famille d’Escourme.
Blanche a 22 ans, d’une taille commune, ses cheveux sont blond
vénitien, mais c’est surtout son visage que l’on remarque. Dès que l’on
porte les yeux sur son minois on ne peut que remarquer la finesse de ses
traits & l’intensité du regard de ses yeux verts. Charmante
demoiselle ayant grandi dans une demeure champêtre et étudié avec un
précepteur, elle est totalement naïve et novice en Paris.
Elle ne sait pas qui était réellement Jacques de Saint-Jean d’Oise,
(un proche ami de son père ?), ni pourquoi elle recevait chaque
année des présents de sa part.
Relations avec les PJ : Blanche est évidemment la
" récompense des contes de fées" pour laquelle le PJ
Star devra se battre, surmonter les épreuves, et il l’épousera à
la fin. Mais il y a de la concurrence : Blanche a été promise à De
Morlay par d’Escourme, elle ne le sait pas encore.
Descendant d'une très
ancienne famille catholique. Membre de la Confrérie de la
Sainte-rédemption.
29 ans, grand, mince, cheveux blonds, avec les yeux gris, soigneux de ses
vêtures & de son corps.
Intelligent, sensé, prudent, Il occupe une fonction à l'Etat-Major
après avoir été Cornette des Chevaux Légers du Roy. Au sein de la
confrérie de la "Sainte Rédemption", il s'occupe de toutes les
questions militaires.
Son père commandait une compagnie de la Garde Française. Il lui a
transmis son appartenance dans la Confrérie & ses contacts à la
Cour.
Etienne de Morlay est secrètement amoureux de Blanche ; il a
extorqué à Saint-André D’Escourme une promesse de mariage contre l’engagement
de protéger la famille des troubles parisiens. C’est en apprenant cette
manigance que Jacques de Saint-Jean D’Oise, qui destinait Blanche à son
propre fils, somma Etienne De Morlay de venir s’expliquer au cimetière
des Innocents… C’est Ainsi De Morlay devint le meurtrier de Jacques de
Saint d'Oise.
Il hésite à brandir le contrat de mariage devant la Cour ; cela
pourrait l’obliger à se battre en duel contre d’autres soupirants, et
il préfère obtenir la main de Blanche en la séduisant.
Relations avec les PJ Le diabolique marquis pense que le fils du
baron de Bougival est à la fois semblable à feu son père (demandez-lui
de tuer des protestants, il le fera !), et différent (il ne trahira
pas des secrets, lui !).
Il pourra aussi se servir du Baron s’il faut un bouc émissaire. Enfin,
les terres de Bougival sont proches de Saint Germain en Laye. Mais cela
marchera tant que le PJ-Star ne saura pas les circonstances de la mort de
son père ; alors De Morlay se doit d'être prudent dans ses
réponses, et sera énigmatique et silencieux.
28 ans ; Caïd
protestant, biclassé : membre des " Quinze ",
second de la " bande des Jacques ".
Son père a été condamné aux galères suite à un complot de la Sainte
Rédemption. Le jeune Sarment s’est alors retrouvé dans la rue ;
il a gravi les échelons du crime, jusqu’à devenir le second de la
bande de brigands " les Jacques ".
Ayant été capturé par la prévôté, il n’a dû son salut que par l’intervention
d’un Lieutenant Criminel, membre des " Quinze ".
Est-il utile d’en rajouter sur sa volonté d’en découdre avec la
Confrérie de la Sainte Rédemption ?
Un franciscain de
45 ans, espion de Mazarin. "Savant" interdisciplinaire, élève
de Francis Bacon. Astronome; alchimiste et spécialiste en poisons;
mathématicien polyglotte et connaisseur en cryptage...
" la Grande
Mademoiselle " (22 ans): fille et conseillère de Gaston d’Orléans.
Cousine de Louis XIV. Immense fortune familiale. Prodigieusement
ambitieuse, mais manque un peu de subtilité et a du mal à cacher son
ambition : épouser Louis XIV.
Petit - fils d’Henri
IV et Gabrielle d’Estrées, 33 ans. Biclassé noble comploteur/
politicien. Un charisme extraordinaire, des talents de leader. La fronde
parlementaire est pour lui un tremplin pour obtenir plus de pouvoirs pour
la noblesse. Surnommé " le roi des Halles " car il est
populaire auprès du peuple.
Son père a été arrêté par
Jacques de Saint-Jean d’Oise, lui-même a été arrêté par le même il
y a 6 ans… Il en a assez des Saint-Jean d’Oise et veut mettre fin à
cette lignée d’empêcheurs de tourner en rond!
(47 ans): d’origine
italienne mais naturalisé en 1639. Une ascension irrésistible : il
a commencé Capitaine dans l'armée du Pape, puis diplomate, protégé de
Richelieu, Premier Ministre, parrain de Louis XIV!
Il contrôle la reine (amants ? Pas amants ?) ; il se sert
de ses nièces pour ses intrigues, et confond les caisses du royaume et
les siennes. Son rêve : se faire élire Pape...
De Clérac :
un fidèle frère d’armes de Jacques de Saint-Jean d’Oise, ancien
Chevau léger du Cardinal qui s'est retiré de la vie militaire et qui
pour survivre donne des leçons d'escrime à des jeunes nobles écervelés dans une école parisienne.
Posesseur des mémoires de Jacques de Saint-Jean d'Oise. Il n’intervient pas dans cet
épisode.
Jean de Survais : Parlementaire frondeur, membre des
" Quinze ", ennemi de d’Escourme.
Ayant gravi petit à petit les marches du pouvoir au sein du parlement, il
est désormais l’un des bras droit de Paul de Gondi. Les PJ ne devraient
pas le rencontrer dans cet épisode.
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