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aide de jeu historique
les "forces de l'ordre civiles" de Paris au
17ème siècle
les trois nombres
le guet et la milice
Les trois nombres
D'après Alfred
FIERRO HISTOIRE ET DICTIONNAIRE DE PARIS collection BOUQUINS,
édition Robert LAFFONT, PARIS 1996
Voici
d'autres unités des forces de l'ordre, sorte de "garde
nationaux", auxquelles peuvent se cogner (ou appartenir)
les Personnages-Joueurs.
On appelle "Trois
Nombres" au 17ème siècle les trois "compagnies de la
ville" ou "compagnies bourgeoises" de soixante
arbalétriers, cent vingt archers et cent arquebusiers - trois
nombres différents - qui constituent un des éléments du
maintien de l'ordre public à Paris du 15ème siècle à la
Révolution, à côté du guet et de la milice municipale. |
Afin de maintenir l'ordre, le roi
favorise la formation de groupes de bourgeois s'adonnant à des
activités martiales, pouvant constituer des forces d'appoint. Ainsi, en
1410-1411, apparaît une compagnie de cent vingt archers renforcée par
deux compagnies de trente arbalétriers. Les francs-archers, institués
en 1448, s'étant avérés d'une valeur militaire presque nulle, le roi
les supprime en 1480. En 1523 est constituée une compagnie de cent
arquebusiers.
Au début du 17ème siècle, on étend le nom "archers de la
ville" aux 3 unités. Elles furent ramenées, en février 1566, à un effectif de
cent hommes chacune.
En 1770, les officiers étaient au nombre de quatre capitaines dont le
capitaine-général-colonel commandait, outre sa compagnie, les trois
autres;
4 lieutenants dont le lieutenant-colonel;
1 major;
4 sous-lieutenants, 1 aide-major, 4 porte-drapeaux ou enseignes, soit
cornettes et autant de guidons, la nouvelle compagnie de fusiliers
n'ayant ni cornette ni guidon.
Les bas-officiers et la troupe étaient constitués de :
1 sergent-major, 4 sergents d'inspection, 24 sergents de compagnie, 24
caporaux et 24 appointés.
Ne recevant pas de solde, les archers ou gardes de la ville
bénéficiaient d'avantages compensatoires: exemption de tout impôt ou
taxe, sel gratuit, autorisation de vendre dix queues de vin par an sans
payer aucun droit.
Il incombe aux Trois Nombres de participer au maintien de l'ordre dans
la capitale, de prendre parfois la garde aux portes et sur les quais,
d'assurer la sécurité de personnes de marque, ambassadeurs étrangers,
hauts personnages et parfois même le roi. Mais une de leurs tâches
essentielles consistait à encadrer les cérémonies officielles et à
contenir la foule lors de ces processions ou réceptions, ce qui
explique que leur uniforme, fréquemment modifié, était presque
somptueux, ainsi qu'en témoigne cette description, lors de l'entrée de
Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche dans la capitale en 1660 :
"Les trois cens archers de la ville, quatre à quatre, ayans
tous des pistolets à l'arçon de la selle, la carabine haute, des
plumes blanches, leurs cravates renouées avec un ruban couleur de feu
et la casaque bleue d'une mesme parure, avec des galons et boutons
d'argent, et les armes de la ville en broderie devant et derrière.
"
ARBALÉTRIERS
effectifs : 100
Les fabricants d'arbalètes disparurent avec les progrès de
l'armement et furent réunis aux arquebusiers. Des lettres patentes de
1359 font état d'une Compagnie royale des chevaliers de l'arbalète et
de l'arquebuse de Paris, confrérie placée sous le patronage de
Saint-Denis. Cette confrérie servit de vivier à une troisième
catégorie d'arbalétriers, instituée en 1410 formant une "
compagnie d'arbalétriers" dans la "ville de Paris",
commandée par un capitaine et forte de soixante hommes, chargée du
maintien de l'ordre. En 1566, les arbalétriers sont équipés de
pistolets et d'arquebuses. A la Révolution, ils
demandèrent en vain leur intégration dans la garde nationale, puis
dans la gendarmerie.
ARCHERS
effectifs: 100
Les archers ou " arctiers " sont les fabricants d'arcs. Cette
corporation est, bien entendu, placée sous le patronage de saint
Sébastien. Les archers ont vite décliné au profit des arbalétriers.
Un terme d'archers s'est aussi appliqué à un corps de police institué
par des lettres royales du 12 juin 1411. Elles créent simultanément
une "Confraîrie entre les archers de Paris " et une
"Compagnie de six-vingt d'entre eux" pour le service du roi et
de la ville. La Compagnie, formée des cent vingt meilleurs archers de
la Confrérie ou association sportive, exerce le même rôle de police
que la compagnie d'arbalétriers.
Dès le règne de François 1er, l'arc est abandonné et remplacé par
une javeline de barde. En 1566, les archers sont équipés de pistolets
et d'arquebuses.
Le terme d'"archers" s'étend au début du 17ème siècle aux
trois compagnies d'arbalétriers, d'archers et d'arquebusiers. Réduits
à cent depuis 1566, les archers furent alignés sur les effectifs des
compagnies d'infanterie française en 1769 et ramenés à
soixante-quinze hommes. En 1792, les archers en âge de porter les armes
furent versés dans la gendarmerie.
ARQUEBUSIERS
effectif: 100
Première arme à feu individuelle, l'arquebuse se diffuse vers la fin
du 15ème siècle. Les archers se reconvertissent dans sa fabrication et
prennent le nom d'"artilliers ", puis d'arquebusiers pour ceux
qui se spécialisent dans cette arme. Les fabricants d'arquebuses sont
érigés en corporation en 1575.
En mai 1634, leur corporation absorbe les " artilliers " qui
fabriquaient tous les autres types d'armes de jet ou de tir. A la veille
de la Révolution, la corporation, placée sous le patronage de saint
Eloi, comptait environ soixante-dix maîtres.
L'édit du 24 février 1524 crée un corps de cent arquebusiers pour la
protection de la ville et le maintien de l'ordre à l'intérieur de ses
murs. Leurs rôles et leurs privilèges sont identiques à ceux des
arbalétriers et archers.
Comme les arbalétriers et archers, les arquebusiers furent supprimés
en 1792 et ceux qui étaient aptes à porter les armes furent
incorporés dans la gendarmerie.
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