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Les boutiques et le marché

Le rôle des boutiques - le marché

Guillaume J écrivit: > Sans créateur, il n'y a pas besoin de boutiques.
> S'il y a plus de créateurs, ou plutôt de création, parce que plus rentable, ca ne peut pas que profiter aux boutiques, et a nous.

Christophe OSSWALD

Mais le problème du JdR n'est certainement pas un manque de créateurs. Il suffit de voir le nombre de jeux persos qui sont originaux, bien écrit, et qui dormiront éternellement sur le coin d'un disque dur, parce que son auteur ne peut pas s'auto-éditer, parce qu'aucun éditeur n'a le courage de le faire, et sans doute parce qu'il n'existe pas 2000 personnes pour l'acheter et le rentabiliser.

Le problème du JdR, c'est le marché. Parce que les vieux joueurs achètent peu. Il créent pour eux-mêmes. Parce que les jeunes n'ont pas d'argent. Ils dépensent tout en Magic, L5R, et jeux vidéos. Parce que l'initiation de nouveaux joueurs n'est certainement pas aussi dynamique qu'on pourrait l'espérer. Quand on tient cinq bons joueurs, on les garde. On n'en cherche plus d'autres, et ils n'en cherchent plus d'autres.

Donc, pour trouver des nouveaux joueurs, il faut des boutiques dans les centre-villes pour que le gamin qui a reçu un bouquin de JdR à Noël puisse comprendre ce qu'il doit en faire. Pour que celui qui a traîné sur le net et qui a lu "Le JdR c'est génial" puisse réellement en faire. Pour que quelqu'un qui arrive en ville puisse avoir des infos utiles sur les groupes de joueurs locaux, ou simplement en rencontrer. Il suffit de rester quelques heures et bavarder avec les gens qui passent. Il faut soutenir les boutiques.

Pour trouver des nouveaux joueurs, et pour leur montrer toutes les facettes de notre loisir, il faut des clubs. Et pour que les clubs puissent exister, il faut que les maires qui regardent TF1 cessent de supprimer les locaux, mais acceptent le JdR comme étant un loisir culturel, et considèrent le club comme une institution comparable à une bibliothèque ou un théâtre. Il faut un annuaire des clubs à jour. Il faut des jeux adaptés à l'initiation. Il faut soutenir la FFJDR.

Pour que les joueurs installés puissent se rencontrer, et les éditeurs et boutiques se faire une publicité constructive, il faut des conventions et/ou tournois. A ce niveau d'ailleurs, les boutiques ne sont pas moins généreuses que les éditeurs, et les organisateurs de telles manifestations peuvent souvent proposer des lots intéressants. Pour que les rôlistes puissent se sentir nombreux, et créatifs, il faut aller aux conventions. Et maîtriser en convention.

Un auteur de JdR est généralement tellement content que d'autres rôlistes lui disent que son texte est bon, et encore plus lorsqu'un éditeur accepte de le publier, que je crois que le salaire n'est pas une finalité. Il n'est là que pour signifier la transmission des droits de l'auteur à l'éditeur, un garde-fou légal plus que la valeur d'un travail. Pour ce que j'en sais, si les auteurs du Ka (étudiants en grandes écoles, tous) avaient choisi de bosser pour leur Junior Entreprise au lieu de bosser pour Multisim, ou donner des cours de maths, il auraient pu gagner le double en moins de la moitié du temps de travail. Facilement. Pourquoi ne l'ont-il pas fait ? Parce qu'être un auteur de JdR implique de ne pas suivre une logique financière. Et c'est sans doute pour cela qu'il existe des fanzines, et qu'il est possible de trouver des auteurs pour faire des scénars de convention. Et que Casus, et les autres, peuvent se permettre de faire un tri dans les scénarios qu'il publient.

>Justement, les boutiques existeront, puisqu'elles ont un rôle "unique".
> (Si elles font ce qu'il faut pour)

S'il devient financièrement très rentable pour les joueurs de feuilleter un jeu en boutique puis de le commander sur le net à l'éditeur, les boutiques mourront vite. D'autant que l'exemplaire souvent feuilleté deviendra vite invendable.

Si l'éditeur vend sur son site au prix qu'il conseille, il conservera un réseau de distribution tout en gagnant plus d'argent. C'est certainement plus réaliste. Ca peut même lui financer son site web et la personne qui gère la VPC de son côté. A quels prix vend White Wolf ?

> M'enfin, un vendeur dans un magasin n'est pas plus partial.

Non, bien sûr. Mais si on veut des éclaircissement sur un point de son opinion, on peut poser la question. C'est très difficile avec un magazine.

Le marché peut compter sur moi 

Rappar

Remi Séverac écrivait en substance: je n'achète plus rien, je crée tout moi-même. Rien de ce qui est dans le commerce ne me plaît; je ne trouve pas de scénars pour des JdR post-apocalyptiques; je n'ai pas envie de réapprendre des règles à chaque fois, etc.

Moi, je suis un MJ paresseux, non-imaginatif, et qui manque de confiance en moi.

Aussi achètai-je régulièrement les magasines de JdR pour leurs scénarios, car j'ai toujours trouvé dans ces scénarios des idées que je n'aurais jamais eu, des plans et des illustrations que je n'aurais jamais fait, des ambiances que je n'aurais su créer.

J'aime beaucoup GURPS et Basic, mais ce que je reproche (à GURPS notamment), c'est de ne pas fournir de scénarios pour les mondes qu'il propose; tu y vois une liberté et moi une contrariété.

Je ne me suis pas gêné pour adapter la trame des scénarios des magasines, et si je n'ai pas répondu au thread "adaptations délires", c'est que j'ai adapté du med-fan au med-fan, du contemporain au contemporain, etc. Au pire, un scénar Elric à Ambre. Si certaines fois les thèmes des scénarios étaient "conventionnels", parfois ils étaient plus surprenants et originaux. C'est un des principaux critères de ma sélection de scénarios Casus Belli.

Tu crées tout toi-même, et je t'en félicite. Tu es l'auteur de Lycéenne, un JdR maison gratuit sur Internet. Moi j'en suis revenu (des JdR persos) à cause de la difficulté à faire jouer à un jeu inconnu, mais c'est un autre débat.

En ce qui concerne les univers : je suis absolument admiratif de la complexité et du réalisme des univers imaginaires, par exemple j'ai presque tous les suppléments de Runequest et pourtant je n'y joue pas. Je suis également revenu du "monde créé par moi-même" (et dégoulinant de poncifs). J'apprécie autant le côté "bel ouvrage" que le coté "monde si bien décrit qu'il me fait rêver".

(pinaillage) Tu aimes le post-apo et tu ne trouves rien dans le commerce ?
Il y a pourtant une demi-douzaine de jeux sortis sur ce thème dans les 80ies, et Dark Earth récemment.

(pinaillage 2) Le système D6 de Star Wars est adaptable pour de nombreux univers de science-fiction, et je ne me suis pas gêné non plus. Pareillement, des campagnes comme Darkstryder sont sortables du contexte "mauvais Empire contre Héroïque rébellion", qui me gonfle également un peu

Ceci m'amène aux mythiques campagnes, "Campagne Impériale" ou "masques de Nyarlathotep" sur laquelle des équipes entières de concepteurs se sont penchées.
Tu ne saurais avoir la prétention d'avoir fait autant ;-)

En conclusion, si de ton côté, et les raisons sont très justes, tu n'achètes plus rien, du mien, j'achèterai toujours des JdR qui ouvrent de nouveaux horizons, comme Shaan (jouez un ET), ou Guildes (jouez une compagnie commerciale), ou Ars Magica (jouez une Alliance), ou Pendragon (et son système de passions), ...

Le business du "milieu" pourra toujours compter sur moi. ;-)

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