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Lettres de ma vie parallèle

Parcours d'un rôliste

Une autobiographie rôlistique.

Première(s) partie(s)

Amis rôlistes, s’il est vrai que les expériences individuelles ont un caractère universel, alors un certain nombre de dinosaures devraient se reconnaître dans cette autobiographie, évoquer des souvenirs et soupirer de nostalgie.

J’ai tenté ici d’éviter des détails qui n’intéressent que moi, comme les récits de mes parties. Au contraire, j’ai essayé de porter un regard global, analytique, de tirer des leçons de ces années, de les mettre en perspective pour en tirer des réflexions générales, etc. (tout çà!)

Et pour commencer, ce système qui évoquera des souvenirs: allez au 1 pour lire les prédispositions de mon parcours de rôliste. Sinon, rendez-vous au 2.

 

1. les prédispositions

Ma rencontre avec le jeu de rôles est peut être très précoce. Souvenir de colo, je devais avoir entre 8 et 11 ans. Pour nous faire dormir le soir dans le dortoir, le moniteur nous contait les tribulations d'un groupe de schtroumpfs à travers des montagnes sauvages, en quête d'un remède pour leur peuple, échappant aux pires dangers et aux monstres. Je suis sûr que c'était un rôliste qui recyclait ses scénars (ou le Seigneur des Anneaux)!!!

Plus tard, j'aurais pu constituer un candidat aux émissions racoleuses sur les Jeux de Rôles: un garçon asthmatique et donc pas sportif, ne faisant partie d'aucune équipe ; pas de télévision à la maison, donc impossible de saisir les références des copains à Goldorak et Albator ; qui se réfugie à la bibliothèque pendant les récréations; indifférent au foot, solitaire : un véritable handicapé social.

Je me retrouvai à lire beaucoup, dans mon genre de prédilection : la Science-Fiction (SF). Pour m’avoir forcé à lire, je dois aussi remercier les transports en commun, où je passais de une à deux heures par jour. A une époque, je lisais deux romans par semaine, je dévalisais les Jules Verne de la famille, et dus changer de bibliothèque municipale parce que j’avais épuisé son rayon SF.

On attribue à la science-fiction des vertus d’initiation à la vie. Que ceux qui ont lu à 15 ans la mort de la Terre de JH Rosny aîné (déclin, mort), Ravage de Barjavel (violence, cataclysme), les monades urbaines de Silverberg (sexe), ou enfin Brussolo (tout cela à la fois), imaginent comment une SF dérangeante et brûlante peut marquer un adolescent. Mais c’est une autre histoire.

Peut-être la SF m'habitua-elle à évoluer dans des univers imaginaires. En tout cas c'est resté mon genre de jeux de rôles favori. Regardez les rôlistes: nombreux sont ceux qui veulent jouer dans leurs univers favoris, poursuivre le rêve, que ce soient des enquêtes de  Sherlock Holmes, les mangas, les films (Star Wars, James Bond),...

1.1 Les prédispositions pour être MJ

Ainsi mon imaginaire se nourrissait de mes lectures. Et de la bibliothèque familiale sortit cette collection des années 60-70 : " Contes et légendes de… ". J’ai lu toutes ces compilations, depuis " Contes et légendes d’Anjou " à " Contes et légendes du Vietnam ".

Chez les louveteaux, je pris conscience pour la première fois de l’inspiration que j’en retirais, et du pouvoir du conte. Je recréai des histoires de squelettes et de fantômes d’après mes souvenirs de " Contes et Légendes du Mexique ", fascinant et faisant rire ma sizaine. Grâce à mon (relatif) talent de conteur, j'avais en quelque sorte assis ma domination. J'avais un auditoire, je marquais ma spécificité.

Lisez ci-dessous mes souvenirs de Livres dont Vous êtes le Héros. S’ils n’éveillent pas en vous de fibre nostalgique, rendez-vous au 3.

2. les LDVH

1984-1985 était la grande époque des Livres dont vous êtes le Héros, qui tenaient une longue étagère à la FNAC. Mon premier livre-jeu fut : " Le labyrinthe de la peur ", une stupidité à base de souterrains, de pièges et de combats. Et pourtant, je l’ai lu et relu, d’abord pour le réussir, ensuite pour essayer tous les choix ; j’ai même tapé à la machine à écrire le plan des souterrains, avec le relevé des pièges et des monstres; j’en fis une sorte de guide énigmatique pour ceux à qui je prêtais le livre.

J’achetai d’autres LDVH; nous débattions à l'école des mérites comparés de telle ou telle série. Parmi les meilleures, il y avait la série Loup Solitaire : " vous êtes le dernier survivant du monastère Kaï ";  l'extraordinaire tétralogie Sorcellerie, avec les sorts en trois lettres - du type GLU (colle), PAN (explosion), etc. - que vous deviez apprendre par cœur, parce que vous n’aviez pas le droit de consulter le livre de sorts à la fin (tu parles !).

Malgré leur piètre qualité globale, les LDVH, issus des Jeux de Rôles (et de D&D en particulier), constituèrent la passerelle qui permit à de milliers de joueurs d’arriver au JdR. Ainsi, le "produit dérivé" ramena toute une clientèle vers sa source. Le Jeu de Rôles permettait d'éviter la limitation des choix imposés ("levier de droite ou levier de gauche?") des LVDH. Le potentiel de liberté et de richesse du JdR apparaissait immédiatement à tout pratiquant des livres-jeux.

Rubrique: tout ce qu'il est possible de faire avec un LDVH:

(racontez ici les choses incroyables que vous avez fait avec un LDVH)

Frédéric  Vallat: Ben, moi j'ai commencé les LDVÊtc par un truc urbain ("La cité des voleurs", Devait y avoir sur la couv. une tête de squelette avec une faux) ; c'était un copain qui l'avait déjà fait me le lisait, et moi je choisissais. On avait décidé que comme on était assez pressés, je gagnerais systématiquement les combats, mais ça ne nous a pas permis de finir alors j'ai dû lui emprunter le bouquin...

Rappar: j'ai rejoué deux fois ce scénario solo de l'OEil Noir qui se passe à Maraskan... Premier passage: je ressorts avec des points d'exp et de l'or... Bon, avec les règles de l'OE.N. je m'achète une meilleure armure... et j'y retourne! (du coup les combats sont plus faciles!). Et à la deuxième sortie du souterrain, mon Aventurier a enfin eu suffisamment de Points d'Expérience pour passer Guerrier, non mais!

Maud Romani: Bon c'était pas un solo mais... j'ai fait jouer trois fois ce scénario de l'OEil Noir à ma soeur... parce qu'elle voulait tout explorer! On faisait semblant de "redécouvrir" les objets utiles et "d'oublier" les pièges dans lesquels on retombait!

Voir aussi "le Magicien", le témoignage de Florence Aze

 

3. Les premiers pas

Septembre 1985. Mon 14ème anniversaire. Mes parents m’accompagnent à la FNAC pour que je choisisse mon cadeau. Bien en vue se tenaient des piles d'énormes boîtes en plastique de chez Gallimard : l’OEil Noir.
Elles étaient chères. Selon Steve Darlington , il faut rendre hommage à ses parents; les miens se méfièrent de ce piège à fric, et ne m’offrirent qu’une des deux boîtes. Je choisis  les accessoires du Maître de Jeu.

A l’ouverture, déception : le gros volume était plein de plastique pour remplir, avec un tout petit livret ; des D20 et des D6 que j’ai gardé jusqu’à présent ; une souche de " feuilles de combat " ; des feuilles de personnages ; des vignettes de silhouettes de personnages, à découper …
Le livret décrivait des monstres, des pièges et des trésors. Comment cela marchait exactement, à quoi çà servait, je ne pouvais le deviner. Bref, j’avais pris la mauvaise boîte.

Je parlai de ma découverte à mon copain Jérôme. Surprise, il me répond : " mais les jeux de rôles je connais déjà, j’ai Donjonzédragon ! ". J’étais mortifié de ne pas avoir été le premier à faire cette découverte, mais j’insistai pour qu'il me montre.

Pour lire le récit de ma première partie en tant que joueur, allez au 4., sinon rendez-vous au 5.

4. Ma première partie en tant que joueur.

Ce fut un solo. MD Jérôme me confia plusieurs personnages pré-tirés.

Mes personnages sont dans une ville. Il y a une banque, et le MD m’incite à l’attaquer, parce que c’est là que sont les trésors. Puis il m’explique la plus efficace des armes selon les règles, et mes persos tuent les gardes de la banque en les bombardant de bouteilles d’huile enflammée (ce que c’était drôle !). Après quoi la salle des coffres se présente aux yeux avides de mes PJ pyromanes.

Le voleur est désigné pour crocheter les coffres, mais certains sont protégés par des aiguilles empoisonnées ; il finit par rater à la fois le jet de Dextérité pour éviter l’aiguille et celui de sauvegarde contre le poison : il meurt.
Le nain tente de crocheter à son tour (il a une meilleure sauvegarde !). Il meurt aussi. Comme je veux m’emparer de tout cet or et de ces objets magiques, les personnages meurent les uns après les autres en vaines tentatives. End of game.

Quelques remarques:

bulletC’est la seule fois dans ma carrière de joueur que mes persos ont braqué une banque ! J'ai toujours joué des persos aussi conformistes que moi après cela.
bulletJe découvris en jetant plus tard un œil au scénario, que l’on n'avait pas joué l’arrivée en ville, la discussion avec les gardes à la porte de la cité,… et que le scénario se prolongeait ensuite par une virée dans des collines percées de souterrains (tonnes de plans de souterrains) pour casser de l’orque et du gobelin, et prendre leurs trésors.
bulletJ’avais compris ce qu’était le JdR, et j’étais prêt à maîtriser à mon tour.

Pour lire ma première partie en tant que MJ, allez au 5., sinon rendez-vous au 6.

5. Première partie en tant que MJ

Je ne pouvais attendre de me faire offrir les règles complètes. Je voulais maîtriser. J’organisai une partie avec Jérôme et d'autres camarades de classe.

J'inventai les règles qui me manquaient. Je ne savais pas comment créer des personnages, donc la création fut : "tire au hasard une silhouette de personnage".  Ensuite, d’après l’image du monstre, je décidais des capacités du PJ. Je me retrouvais ainsi avec un nain, un orque et un homme-lézard…

Aucun souvenir de l'intrigue, y en avait-il une d’ailleurs ? Ce fut une suite de pièges, monstres et trésors (puisque c’était le seul bouquin que j’avais !). Le piège final consista en une pièce qui se remplit peu à peu de sable, mais heureusement il y a un passage secret qui permet d’en sortir.

Je me demande comment nous avons pu nous intéresser aux jeux de rôles après çà…

Pour poursuivre la période 1985-86, allez au 6. Sinon, rendez-vous au 7.

6. 1985-1986 : un petit groupe de débutants

Enfin, Noël arriva, et je me fis offrir la première boîte de l’OEil-Noir : initiation à l’aventure. Je découvris qu’un personnage pouvait être créé, et qu’un JdR n’était pas constitué de monstres et de pièges, mais qu’il pouvait y avoir un scénario et des dialogues avec des Personnages Non Joueurs (PNJ).

Je vous fais grâce des parties suivantes ; quelques points méritent mention :

- le JdR transforma quelques camarades de classe en un groupe, une bande d’amis. 
Analyse : c’est l’âge où on cherche à se faire des amis ; et de même que nous avons constitué un clan de rôlistes, mes autres camarades se regroupèrent par hobbies. Certains s’étaient fait offrir des buggies télécommandés et allaient faire bondir leur petites voitures pétaradantes dans les terrains vagues ; d’autres se retrouvaient autour de l’aquariophilie, du hard rock, que sais-je.

C’était la période idéale pour rassembler des joueurs pas forcément passionnés par le JdR, mais qui désiraient surtout faire partie d’un groupe. Pour quelqu'un de peu sociable comme moi, éloigné des adolescents de mon âge par mon goût pour la lecture, ce fut une chance de socialiser.  

Une anecdote pour illustrer le virage que je pris: Jérôme m'écrivit un jour que j'étais inintéressant (impossible de parler de foot avec moi, ni des programmes télé, etc.); 15 jours plus tard, nous fondions notre groupe de rôlistes! J'étais devenu intéressant.

bulletComme je possédais le livre de règles, je me dépêchai de me réserver le personnage elfe, qui à l’OEil Noir est beau, grand et blond, intelligent et adroit, à la fois guerrier et lanceur de sort, laissant aux autres les moins prestigieux nain, magicien et guerrier..
bulletNous étions MJ à tour de rôle, et jouions toujours les mêmes personnages. J'avais inventé un roi nommé Môth-Ifdav-Entûr (cherchez le jeu de mots) qui nous confiait des missions. 
Nous n’avons pas pensé à relier les scénarios entre eux pour faire une campagne, ni à développer les motivations de nos personnages, parce que nous ne savions même pas que cela existait !
bulletLe fait de tous connaître le livre des monstres et des pièges nous joua quelque tours. Exemples :
bulletNos Héros – comme on dit à l’OEil Noir – sont dans une pièce. La porte de pierre se referme comme dans Indiana Jones 2. Nos persos restent, et la pièce se remplit de sable !
- MJ : " eh oui, comme je savais que tu connaissais le piège final, je l’ai modifié ! ".
- " Bon, il y a forcément un passage secret qui permet de sortir de ce piège ! ".
Il y en avait bien un, mais le MJ l’avait modifié aussi !
bulletNous trouvons un sac magique.
- "Je sais ce que c’est ! C’est un sac de nourriture perpétuelle ! D’ailleurs vous allez voir ! Alakazam, donne nous de la nourriture !".
- MJ : " C’en est bien un, mais il ne marche que quand vous n’avez plus de nourriture sur vous. Or, vous avez des rations. Il a donc perdu ses propriétés magiques. "
Regard noir des autres joueurs : j’avais bousillé un objet magique parce que je ne connaissais pas assez les règles du manuel des trésors !
bulletPremières maîtrises, premières grossières erreurs de maîtrise. Par exemple je passais des jours à dessiner une ville et ses quartiers, ses bâtiments et sa table de rumeurs. La mission : récupérer 8 sphères magiques. Résultat : les PJ se séparent, je suis obligé de faire jouer les joueurs un par un pendant que les autres s’ennuient mortellement.
bulletNous avons vite changé les règles et créé d’autres races/classes, par exemple le lutin (ou le gnome ?). Les modifications de règles donnèrent bien sûr lieu à des débats intenses. Cela aussi fait partie de l'apprentissage de la vie en groupe.
bulletNous grosbillisâmes au possible :
bulletNous nous sommes autorisés un "animal-gadget" par personnage, par exemple un familier hibou qui ne dormait jamais et donnait l’alarme. Moi, j’avais " Snif-Snif ", un animal-gadget à l’odorat surdéveloppé...
bulletAvec des MJ débutants qui connaissent mal les règles, les monstres étaient bien bêtes quand il s'agissait d'utiliser leurs pouvoirs! Nous avons combattu le plus gros monstre du bestiaire, l’hydre géante, et elle a "oublié" que quand on lui coupait une tête, il en poussait deux… 
Par ici les XP !
bulletSur la fin, nous étions las de jouer des bastons avec des persos surpuissants. Nous envisagions de mettre nos personnages à la retraite ; j’ai dans mes archives le " testament " du magicien du groupe, qui cède à untel ses " flèches +4 qui atteignent toujours leur cible " (ça sert à quoi pour un magicien ?), son bonnet magique contre les sorts, ses bottes de 7 lieues, ... et d’autres trésors encore, ad nauseam. Comme quoi on ne grosbillise pas que à AD&D ! C'est une des phases de jeu, et tout joueur débutant passe par là. 

Je créai un fanzine pour notre groupe. Il était donc photocopié à 5 exemplaires. Son titre: " Top Sectret ". En effet,  je faisais débuter nos parties par une incantation " haré haré OEil Noir, haré haré OEil Noir " pour renforcer le sentiment d'appartenance à une caste pratiquant un jeu mystérieux...

Désormais, je n’écris plus pour un nombre restreint de lecteurs ; j’écris pour mon site. C’est l’avantage d’Internet : ce que vous racontez s'adresse toujours à aussi peu de monde, intéresse plus l'auteur que le lecteur, mais le monde entier peut le lire, surtout ceux que les moteurs de recherche ramènent à tord.

Les règles avancées de l’OEil Noir sortirent. Elles introduisaient de nouvelles classes de personnages, et les compétences. J’écrivis tout un article sur les règles qu’il fallait garder, modifier ou jeter. 
Cet article fut dénoncé comme un pensum qui tombe des mains. J’étais, et je reste, incapable de terminer chaque paragraphe par la note d’humour nécessaire pour maintenir l’attention... C’est à se demander pourquoi j’écris des articles ennuyeux ; d’ailleurs qui ça intéresse, ma biographie de rôliste ? Personne, à part moi. Mon seul soutien, c’est ce mot d’un visiteur sur le livre d’or : " Etant moi même rôliste à Levallois je me suis retrouvé à plusieurs reprises très concerné par vos remarques et vos expériences ".

Et vous, vous sentez-vous concerné ?

bullet Non, cet article est vraiment le plus ennuyeux du site, excepté celui sur JdR et Manga
bulletOui, moi j'aime bien.

Je déménageai. Je perdis mon groupe. Ils cessèrent de jouer au JdR. Ils n’étaient pas mordus comme moi, ou bien nous n'avions pas assez évolué.
Parfois je me retrouve dans les souvenirs des débuts de ce rôliste australien.

Rendez-vous au 7 pour poursuivre notre aventure.

Vos réactions sont les bienvenues.

vers le deuxième épisode de mon autobiographie rôlistique

Un lecteur m'écrit: 

Nico Grab: Salut à toi rôliste de la première heure !!!
Honte à ceux qui n'ont pas aimé ton article : ce ne sont pas de vrais rôlistes!
Je me suis souvent reconnu dedans (trop souvent?) et il est très bien écrit!
Les notions de groupes et d'appartenance m'ont longtemps hanté, même si je ne m'affirme plus que par le jeu de rôle, mais celui-ci m'a ouvert l'esprit et m'a en partie soigné de ma timidité!!!
Et j'ai aussi connu cette longue phase grobillisme/porte-monstre-trésor/vive les calculs de XPs !!!
Bravo à toi, continue comme ça et je t'enverrai peut être MA biographie !!!
Ambrohonin, puissant mage Elfe

Monsieur Courtney 

je me suis lancé dans la lecture de ta biographie: Je la trouve très bien...
Pas mal de similitudes: plutôt solitaire, accro de lecture, etc. (mais bon, nous sommes des geeks (polards), non  ;-) ?)

J'ai commencé après la lecture du Jeux et Stratégie N°4, où ils parlaient de D&D. Peu après, je profitai d'une visite familiale sur Paris pour me faire offrir la boite rouge. En plus la bonne excuse de me faire bosser mon anglais... 
Par contre j'ai beaucoup joué en solo,  n'ayant pas de club ou d'amis rôlistes. Je transformais les scénars en LDVEH...

Puis je trouvais, enfin, des joueurs, par le biais d'une émission radio consacrée au JdR. Là j'ai commencé a vraiment jouer. C'était à Chivalry & Sorcery.

Ensuite je trouvais un club, et ce fut la période des week-end rôlistes, des soirées rôlistes, etc... Bref beaucoup de temps au JdR. Ca s'est calmé vers les 19-20 ans (ah ! les filles !).
Ensuite, coupure complète pendant 7 ans, à cause d'une harpie, et là j'y reviens tout doucement. J'ai déjà refait un beau stock, mais ça me fend le coeur quand je pense à l'intégrale de Casus ancienne formule perdue quelque part en Saône et Loire...
Rune m'écrit:

Je me reconnais tout à fait dans votre parcours, à quelques détails près. J'ai commencé en 83 à l'âge de 13 ans, avec D&D. Ca faisait quelques années que j'entendais parler des jeux de rôles ; j'avais failli demander le fameux basic set pour Noël 82, sous l'influence alléchante du Jeux & Stratégies 18, qui présentait un exemple de partie (merci Didier Guiserix) mais j'avais bien dû me rendre compte que ce genre de jeu nécessitait un groupe d'amis potentiellement intéressés et, bien que plutôt solitaire mais pas tout à fait quand même, j'ai dû renoncer cette année-là.

Jouer en reconstituant les règles qu'on avait glané lors de sa première partie ou devoir les inventer en attendant le dit Noël est un souvenir commun aux débutants. Les semaines les plus riches au point de vue des émotions et de l'inventivité !

Le dénuement matériel et financier permanent (heureusement que Casus Belli et Runes fournissaient quelques bases abordables, les scénarios ont été exploités et surexploités !) et surtout, passé finalement ce cap, le manque chronique de joueurs, et plus, de joueurs intéressés. Rien de plus desespérant que d'avoir fait des pieds et des mains pour rassembler des gens dont une partie était là parce qu'elle n'avait rien de mieux à faire et qui ne faisaient aucun effort pour être présents la fois d'après.

Pendant les deux premières années, ça n'a pas été un problème, enthousiasme de la nouveauté et âge d'or du jeu de rôle aidant (l'endroit où jouer l'étant parfois ; merci au collège d'avoir abrité nos parties quotidiennes !), mais après ça la galère a commencé : plus vraiment de temps au lycée, plus d'endroit régulier sauf pendant les vacances, et encore.... Pire à l'age étudiant où le groupe s'éparpille, l'intérêt s'amenuise au fur et à mesure de la découverte de la "grande liberté". Terrible quand le problème endémique du temps semble enfin réglé. Desespérant pour finir.

Je me retrouve aussi dans le témignage du joueur australien. J'ai hâte de lire la suite.

 

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